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Contenu et dispositifs

#5 − Journée transversale

17-05-2022

@Centre culturel et sportif Tour à Plomb, 1000 Bruxelles

INTERVENANT·ES
Pour le groupe Art et santé de Culture & Démocratie : Aurélie Ehx (l’Autre « lieu »), Laurent Bouchain (L’Écheveau), Bart Walter (Les Clowns à l’hôpital), Thierry Boivin (Docteurs Zinzins), Barbara Roman (Docteurs Zinzins), Hélène Hiessler (Culture & Démocratie) et Emma Rio (Culture & Démocratie)

Invité·es : Marlon Santana Da Silva (Pont des Arts), Pauline Duclaud-Lacoste (administration du service Culture de la Ville de Bruxelles), Alfred Fadonougbo (comédien béninois et animateur d’ateliers en milieux sensibles)

⇒ Consulter ici la présentation détaillée des intervenant·es et structures.

 

OBJECTIFS
Cette dernière journée de formation, qui intervient après les journées d’immersion et les sessions d’accompagnement individuel, est une journée réflexive, de « compostage ». Elle poursuit également l’objectif de répondre aux questions que les participant·es ont été invité·es à transmettre au groupe art et santé à travers un formulaire remis à l’issue de la 4ème journée :

  • Suite aux journées de formation, quelles questions vous posez-vous encore ?
  • Quelles envies n’ont pas été rencontrées ?
  • Quels sont vos besoins concrets pour la suite ?

 

Le groupe Art et santé propose de porter un regard sur le parcours qui a été effectué individuellement et collectivement sur le sujet de cette formation, ainsi que sur les prolongements possibles pour tou·tes.

 

CE QUI S’EST FAIT, CE QUI S’EST DIT 

Matinée

À partir des réponses au formulaire, 3 questions génériques ont été formulées, auxquelles le groupe Art et santé a proposé à 3 intervenant·es extérieur·es de répondre selon un dispositif interactif spécifique.

Dispositif
1 fauteuil + 2 chaises
L’intervenant·e dispose de 10 à 20 minutes pour répondre à la question posée. Ensuite qui veut peut prendre place sur l’une des chaises, poser une question, prolonger la réflexion, débattre. Une chaise doit toujours rester vide.

· Quel(s) statut(s) possible(s) pour les artistes intervenant en milieux d’accueil, d’aide et de soins ? Quels cadres professionnels possibles pour de tels projets ?
Intervention et discussion avec Marlon Santana Da Silva.

Marlon Santana Da Silva expose les diverses modalités administratives relatives aux prestations artistiques (contrats d’employé·es à la tâche ou à la durée, statut d’indépendant·e complémentaire, Régime des Petites Indemnités) faisant ou non appel aux services d’un secrétariat social ou d’une organisation telle que Smart, en précisant les spécificités du point de vue de l’artiste ou du point de vue de l’employeur·se.
Dans le cadre d’un contrat de travail, il évoque la relation de travail qui existe généralement entre l’artiste et l’asbl qui l’engage, et non entre l’artiste et le milieu de soins avec lequel l’asbl signe habituellement une convention.
Les échanges qui suivent soulignent l’importance de définir le modèle sur lequel on construit son projet: économique, social, artistique,… ou mixte, et de l’intérêt, selon le modèle, de s’associer pour créer une asbl.
Sont également cités les avantages et inconvénients des contrats à la tâche ou à la durée, et d’autres systèmes (comme l’« activité Smart »).
Une synthèse est faite au sujet de la carte artiste et du visa artiste, objets, entre autres, de la récente réforme sur le travail d’artiste, ainsi qu’au sujet du Régime des Petites Indemnités (RPI).
La question de l’ambivalence du contrat RPI est discutée. D’un côté ce type de contrat semble encore utile voire salutaire pour formaliser administrativement certaines interventions d’artistes ; d’un autre côté, depuis que la réforme attribue ce type de contrat à du travail amateur, il ne contribue pas à la reconnaissance du métier d’artiste à part entière, notamment dans des milieux qui ne sont pas ceux dédiés spécifiquement à la culture.

Voir fiche ressources

· Sur quels critères vous basez-vous pour dire qu’un projet culturel est « viable » dans un milieu de soins ? Comment les expériences que vous avez connues dans d’autres pays permettent de faire naitre et vivre des projets à Bruxelles ?
Intervention et discussion avec Pauline Duclaud-Lacoste.

Pauline Duclaud-Lacoste précise son cadre de travail (affaires culturelles à l’Administration de la Ville de Bruxelles) et fait la distinction entre la temporalité de sa mission (temps long) avec celle du politique (temps court). Le cabinet de l’échevine de la culture impulse des volontés qui courent sur la durée de son mandat (5 ans).
Elle rappelle que la culture est gérée dans 4 niveaux de pouvoirs en Belgique : fédéral, communautaire, régional, communal. Autant d’endroits où il est possible d’aller demander des subsides, en fonction de la nature du projet. Au niveau communal, Bruxelles dispose d’un budget dix fois supérieur à celui des autres communes pour la Culture.
Elle souligne la différence entre les subsides de fonctionnement et ceux d’évènements.
À la Ville de Bruxelles, les dossiers de demande peuvent être introduits tout au long de l’année en tant que personne morale ou physique, mais il faut savoir que se constituer en asbl ou autre structure est considéré comme un gage de solidité pour gérer une certaine somme d’argent plutôt qu’en tant que personne seule.
La diversité des projets reçus par la Ville de Bruxelles est immense, et le dossier constitue la seule pièce par laquelle le cabinet de l’échevine et l’Administration peuvent connaitre les personnes qui le portent. Le cabinet de l’échevine peut solliciter l’Administration pour avis, mais celle-ci n’est pas tenue de rencontrer les porteurs ou porteuses de projet. D’où l’importance de bien ficeler son dossier : être solide sur le plan du projet, du budget, des partenaires, de la structure et de la manière dont on se présente.

« J’ai du mal à comprendre comment un dossier d’artiste peut ressembler à un dossier de ma comptable. Exprimez-vous ! Montrez qui vous êtes dans ces quelques pages que vous pouvez nous présenter. » — Pauline Duclaud-Lacoste

L’échevine actuelle, Delphine Houba, est intéressée par la question de l’articulation entre l’art et la santé, c’est une opportunité à saisir jusqu’à la fin de son mandat en 2024. Pauline Duclaud-Lacoste suggère de travailler dans le sens de la reconnaissance du métier d’artiste intervenant en milieux de soins auprès des pouvoirs publics mais également auprès des structures de soins comme les hôpitaux, en valorisant auprès d’eux l’approche, la formation et le cadre de travail. À ce titre, le Code de déontologie du groupe Art et santé de Culture & Démocratie constitue une base solide sur laquelle peut s’appuyer un argumentaire dans le sens d’une reconnaissance.

« C’est à vous de raconter votre histoire et pas aux autres de l’imaginer. […] Tu n’obtiens des choses que lorsque tu te fédères et que tes revendications sont claires et audibles, c’est-à-dire adaptées aux interlocuteur·ices que tu as en face de toi. » — Pauline Duclaud-Lacoste

Un échange a lieu au sujet du projet des « prescriptions muséales » mis en place par la Ville de Bruxelles en 2022, qui soulève la question de sa cohérence avec les principes défendus par le groupe Art et santé (pour qui la proposition artistique ne poursuit aucune intention thérapeutique).

· Comment démarrer un projet artistique en milieux d’accueil, d’aide et de soins ?
Intervention et discussion avec Alfred Fadonougbo en visioconférence depuis Cotonou (Bénin)
Plus d’infos sur le projet Carit’Art − un projet de proposition et de gestion d’interventions artistiques dans les hôpitaux, centres sociaux d’accueil, prisons civiles et maisons d’arrêt du Bénin.

« Lorsqu’on se trouve aux prises avec la maladie ou lorsqu’on est enfermé·e, on vit quelque chose de totalisant : on est dans quelque chose que l’on subit et avec lequel il s’agit de composer. Le dispositif artistique en milieux de soins permet d’offrir un espace/temps dans lequel on va se placer, ensemble, en-deça, au-delà ou aux côtés (en fonction du dispositif proposé) de la maladie ou de la peine d’enfermement. Ce décalage va produire de la prise, de la saisie et là où il y a de la saisie, il y a une occasion de possible transformation – de soi mais aussi du monde ! En cela, les dispositifs artistiques en milieux de soins relèvent de l’éducation permanente/populaire : ils nous empuissantent dans nos trajectoires de vie. »
— Aurélie Ehx

Après-midi

Dans le but de « composter » l’ensemble des expériences et échanges qui ont eu lieu tout au long de la formation, un exercice de projection est proposé à toutes et tous.

♦ Dispositif ♦
Le Futur imagé : en duos, chacun·e exprime à l’autre comment il·elle répond à cette question : « Comment vous projetez-vous dans l’avenir à moyen terme dans votre pratique ? » Au bout d’un temps délimité, le duo restitue devant le grand groupe ce qui s’est échangé, sous la forme qu’il choisit (lire un texte, représenter, jouer,…)

Enfin un débriefing final offre à chacun·e la possibilité de partager ses conclusions sur la formation arrivée à son terme.

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Outils 1
Art en milieux de soins : pour qui, pourquoi, comment ?