Avril 2023 - logement

30-03-2023

Voici l’infolettre d’avril 2023 ⚟ sur le logement

Édito

L’édito de ce mois d’avril 2023 fait suite au Housing action day, une manifestation qui a eu lieu partout en Belgique le dimanche 26 mars pour le droit au logement. Plusieurs revendications sont portées par cette alliance d’associations et de collectifs notamment une baisse et un encadrement des loyers, la fin des expulsions et un logement digne et salubre pour tou·tes, mais aussi la fin des logements vides. Pour contrer cela, l’alliance appelle à la fin de la criminalisation des occupations et du squat, à une véritable gestion collective des lieux de vie et à la construction massive de logements sociaux.
Pour comprendre la problématique du logement à Bruxelles et ses enjeux sociétaux, une exposition est proposée par le rassemblement pour le droit à l’habitat à partir du lundi 17 avril à La Maison de la création de Laeken : Habiter présente des témoignages de toutes les façons d’être en ville, de subir ou de résister, de survivre ou de s’adapter. Le hors-série du Journal de Culture & Démocraite « Chez soi » (2020) questionnait quant à lui : est-ce un luxe d’être chez soi ? D’habiter un lieu, un territoire ou une communauté sans craindre le changement contraint ? Et affirmait qu’habiter ne va pas de soi, il s’agit d’une remise en cause permanente, d’un équilibre par définition instable. L’instabilité est tantôt interne, tantôt externe. Il suffit parfois d’un souffle, d’un virus, pour que la menace ne soit plus seulement une probabilité, au sens du risque de sa réalisation.
La dernière publication de Culture & Démocratie (Trop chère la vie. Récits, outils, perspectives sur les dettes de vie courante) aborde aussi la question du logement. Le constat est sans appel : se loger à Bruxelles coute de plus en plus cher. Pour certains foyers, on estime que le cout du loyer peut représenter jusqu’à 70% de leurs dépenses mensuelles. Dans ces conditions d’existence, l’endettement n’est pas difficile à imaginer.

Pour manger, combien je dépense ? Par jour ? Par semaine ? Par mois ? Par an ?

Et pour me soigner, combien ?

Combien pour me chauffer ?

Par été, par hiver, par mois, par an, par heure ?

Combien pour être là ?

Combien pour aimer ?

Combien pour vivre ?

Et combien pour mourir ?

Hein, combien ?

Extraits de la pièce Apnée — une histoire du surendettement de Rémi Pons du collectif Esquifs co-éditeur de la publication. La pièce de théâtre sera jouée le mardi 4 avril au Senghor.

Pourquoi a-t-on tant de mal à se loger à Bruxelles ? Que se passe-t-il dans nos villes ? « J’habite, tu habites, ils spéculent » est une partie de la réponse donnée par la géographe Sarah De Laet qui étudie les mécaniques de la promotion immobilière. Elle en dira plus lors d’une conférence gesticulée le jeudi 27 avril à la Maison de la création de Laeken. Elle a de même rédigé sur le sujet l’article « Le logement c’est la base » dans Trop chère la vie. Récits, outils, perspectives sur les dettes de vie courante.

Bilal – C’est la décadence. La décadence. Quand tu te retrouves avec une facture de 50 euros que tu ne sais pas payer, ça monte directement à 200, 300 euros. Avec les frais de relance, d’huissier. C’est un engrenage. Un engrenage. Et tu ne sais pas t’en sortir. C’est comme ça. Alors d’abord tu paniques. Tu te prives de tout pour pouvoir payer. Et puis après, t’as carrément peur d’aller à la boite aux lettres. […] Et c’est dur. C’est dur, parce qu’à partir du moment où tu rentres dans cette spirale, t’as plus d’avenir. Plus aucun avenir.

Extraits de la pièce Apnée — une histoire du surendettement

Imaginé comme un outil, Trop chère la vie. Récits, outils, perspectives sur les dettes de vie courante reprend plusieurs thématiques – dette et logement, dette et santé, dette et précarité féminine. Vous pourrez y lire des compte-rendus d’ateliers, des récits de performances, des extraits de la pièce Apnée ainsi que des contributions plus analytiques. Vous trouverez aussi en fin d’ouvrage, un plaidoyer et des propositions pour demain imaginées avec des membres de l’asbl Trapes (Tous en Réseau Autour de la Prévention et de l’Expérience du Surendettement).

Nombreuses, utopiques penserez-vous peut-être, elles nous paraissent autant de matières à réflexions nécessaires pour imaginer ensemble un monde qui ne serait plus structuré autour du seul « système dette » capitaliste.

Solidairement,

il y a… ARCHIVES de Culture & Démocratie

À l’occasion de son année anniversaire de trente ans, Culture & Démocratie vous invite à plonger tous les mois dans l’une de ses archives

Extrait de Nimetulla Parlaku « Ici ou ailleurs », Hors-série du Journal de Culture & Démocratie « Chez soi », 2020

Nimetulla Parlaku nous rappelle dans ce texte que le chez-soi est avant tout une question de domination et qu’il n’est ni toujours, ni pour tou·tes synonyme de confort et de sécurité. De la ségrégation intrinsèque à la naissance des États-Unis – dont l’actualité nous rappelle qu’elle n’est encore que trop présente –, à la colonisation par les États européens d’une grande partie du reste du monde, la réalisation d’un chez-soi fut pour d’aucun·es le fruit de longues luttes quand d’autres considéraient être chez eux·elles où qu’il·elles aillent. Ce texte questionne ces rapports historiques de domination et invite à l’altérité.

 pour aller plus loin 

il y a… ARCHIVES de Culture & Démocratie

Extrait de Corinne Luxembourg « L’os du chez soi », Hors-série du Journal de Culture & Démocratie « Chez soi », 2020

Est-ce un luxe d’être chez-soi ? D’habiter un lieu, un territoire ou une communauté sans craindre le changement contraint ? Corinne Luxembourg interroge la grande précarité qui entoure les lieux de vie, ceux qui sont fragiles, ceux qu’on sacrifie à de plus grands impératifs, ceux qui sont aussi branlants que nécessaire. Non sans nous laisser entrevoir l’autre face de la pièce : derrière la sécurité du logis se cache la dignité des êtres, l’ouverture au monde et la liberté de le parcourir.

pour aller plus loin

#ParOùOnPasse

Extrait du billet n°5 du carnet de bord de Ninon et Clara du projet #ParOùOnPasse

📆 21 octobre 2022

📍 Face au soleil de la terrasse du Refuge Solidaire

✒️ Balade en montagne, Clara

Une fois par semaine nous avons une journée off. Pour celle-ci nous avons décidé de marcher. Une douce journée de 14km de trajet. On est parti·es du fort de Briançon jusqu’à Montgenèvre. C’est un bout du GR et l’un des chemins empruntés par les personnes qui franchissent la frontière à pied. Sur ce chemin, des dizaines de pulls, manteaux, chaussures abandonnés. Parfois cachés, parfois en plein milieu du chemin.

On a beaucoup discuté le long des sentiers, de nous, nos vies, nos familles. On a croisé quelques vélos, deux randonneur·ses et la police en SUV. On a vu une cabane, des arbres jaunes, une source d’eau, des roseaux, plusieurs ponts en bois, et plein de flèches de couleur montrant le chemin vers Briançon, comme un accompagnement en plus. Un soutien militant qui s’est glissé dans les balises du GR et d’autres routes à vélo. Des flèches-balises, faites rapidement, indiquent toutes Briançon.

✒️ Atelier objets qui rassemblent, Ninon

Le rituel de l’atelier s’est bien mis en place. Zizou et Omosa ont bien compris et ont l’air d’apprécier. (Zizou et Omoza sont arrivés par le Refuge Solidaire et sont devenus bénévoles. Ils dorment au Chalet avec les autres bénévoles − nous prendrons le temps de vous les présenter dans le futur !) Pour cette fois, nous préparons ensemble le sac de matériel et nous partons ensemble du Chalet pour rejoindre le Refuge.

Nous sommes donc 4 à proposer l’atelier d’aujourd’hui, avec de sacrés atouts. D’abord les deux garçons parlent arabe (ce qui n’est pas négligeable pour la compréhension et pour espérer impliquer plus de personnes), ils connaissent du monde et aussi les codes. Et puis Omosa est un très bon photographe. Il fait de très belles images de nature ou des portraits en noir et blanc très poétiques. Nous sommes heureuses de lui laisser l’appareil photo et de lui montrer comment fonctionne la petite imprimante.

 découvrir le billet 

Plateforme d’observation des droits culturels

La recherche participative bat son plein pour la Plateforme ! Différentes actions toutes plus intéressantes les unes que les autres sont suivies et discutées avec les centres culturels. En ce mois de mars, relevons la (r)évolution du patrimoine culturel immatériel avec le retour des Chinelles, homologues féminines dans le cortège de carnaval de Fosses-la-villeà l’occasion de la Laetare ou mi-Carême. Qui a dit que le patrimoine n’était pas en constante évolution ?

 Découvrir la plateforme 

La photographie est tirée de la couverture du mensuel d’informations de Fosses-la-Ville n°132 (mars 2023) « Le Nouveau messager » rebaptisé pour l’occasion « La Nouvelle messagère » !

 

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L’infolettre de Culture & Démocratie est une sélection de plusieurs de nos contenus d’archives ou récents qui sont mis en lien avec des actualités. Les éditos présentent donc chaque fois une thématique différente à travers diverses réflexions et points de vue partagés dans nos productions.