Le Centre de la gravure et de l’image imprimée a exposé Françoise Pétrovitch en 2018. Une exposition intitulée À vif, titre pertinent au regard du travail incisif et puissant développé par l’artiste.
Catherine De Braekeleer, directrice du centre, présentait celle-ci en ces termes : « Françoise Pétrovitch explore les méandres de l’âme et de l’être depuis plus de vingt ans. Que ce soit par le biais d’estampes, de peintures et d’aquarelles, de sculptures, de dessins muraux ou encore d’installations vidéo, elle y propose un univers ambi-valent où d’étranges figures, quelquefois masquées, se jouent des frontières entre le masculin et le féminin, l’adulte et l’enfant, l’homme et l’animal pour brouiller nos repères. À la fois tendre et cruelle, lumineuse et inquiétante, l’œuvre de Françoise Pétrovitch est marquée par une constante : elle cultive l’incertain, qui en constitue la toile de fond et fait chanceler nos évidences. Rien n’y est jamais univoque. Vie et mort y sont étroitement mêlées. Si le titre À vif, que l’artiste a choisi pour son exposition à La Louvière, renvoie à la brutalité des instruments et des acides qui blessent les matières qu’elle utilise pour la mise en œuvre de ses gravures et de ses sculptures, il évoque avant tout la violence de l’existence humaine et de ses meurtrissures, parfois appuyées par des détails très ancrés dans le réel. La couleur rouge est, par ailleurs, omniprésente dans l’œuvre de Françoise Petrovitch. Un rouge sang à mettre, peut-être, en relation avec le rouge aux joues du feu de l’action ou encore avec celui de la timidité ? »
L’art de Françoise Pétrovitch s’articule autour de la pratique du dessin et l’ensemble des autres disciplines qu’elle aborde – peinture, gravure, sérigraphie, vidéo, sculpture en verre, céramique et bronze –, en sont une forme de prolongement.
Ce travail nous semble épouser le thème de ce Journal 50. Il n’est pas question d’illustrer quoi que ce soit, nous n’avons pas cette habitude. L’œuvre est toujours singulière et ne parle que pour elle-même. Mais cette exploration d’un féminin – surtout le féminin mais pas que – tendre et cruel, ingénu et puissant, irrigué par le rouge de la vie et de la douleur nous a semblé pouvoir dire de la vie et des femmes, deux ou trois choses que ce dossier aurait peut-être omises. Il faut découvrir le travail de Françoise Pétrovitch.
Françoise Pétrovitch, née en 1964, vit et travaille à Cachan et enseigne à l’École supérieure Estienne, à Paris. Elle expose, personnellement ou collectivement depuis 1997. Elle est représentée dans de très nombreuses institutions en France mais aussi aux Pays-Bas, en Suisse, en Belgique et aux États-Unis.
Image : ©Françoise Pétrovitch Rougir, 2009