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Annexes

La Petite Maison asbl

Rédaction

12-02-2021

La Petite Maison est un projet socioculturel, à l’initiative d’un groupe de citoyen·nes avec et sans-papiers. Cette expérience collective est axée sur l’idée que, pour des personnes sans-papiers, l’accès au logement conditionne l’ouverture d’autres droits (travail, aide médicale, formation) et participe pleinement à l’intégration et à l’insertion sociale.

Plus qu’un logement, La Petite Maison est un espace accueillant différents projets et activités rythmant les semaines, des évènements invitant aux rencontres et aux échanges, des moments de discussion et de sensibilisation sur les questions de l’autre et du vivre-ensemble. La Petite Maison ne porte aucun drapeau politique, respecte la liberté d’expression et rejette tout repli communautaire ou religieux. L’équipe de La Petite Maison s’est construite autour de différents domaines artistiques (cinéma, art-plastiques, photographie), avec une volonté commune de rendre accessible la culture, à travers des expositions, des projections, résidences d’artistes, et tous projets s’inscrivant dans cette démarche.

À l’occasion de la parution du hors-série du Journal de Culture & Démocratie – « Camps », à l’automne 2019, Baptiste De Reymaeker s’était rendu à La Petite Maison pour y rencontrer Ninon Mazeaud et Bachir Ourdighi. Bachir habite La Petite Maison. Arrivé en Belgique du Maroc en 2007, il est sans-papiers. Il est un peu le porte-parole, médiateur, gestionnaire du lieu. Ninon, elle, n’habite pas La Petite Maison. Elle la soutient et fait partie du comité de gestion. Elle est artiste plasticienne et propose, entre autres, des ateliers d’expression pour les enfants résidents et non-résidents de La Petite Maison.

Extrait

« Parce qu’elle se situe en ville ; parce qu’elle est ouverte à la vie de quartier, s’y ancre, génère de l’échange, de la rencontre ; parce qu’elle est un espace de solidarités qui permet aux habitant·es d’affronter plus fort·es et plus confiant·es la violence bureaucratique et policière ; parce qu’elle est autonome vis-à-vis des services d’aide étatiques et échappe donc à leur contrôle, La Petite Maison est sans doute la forme la plus éloignée d’un “camp” vécu comme relégation, exclusion, exception, etc. Bachir et ses pairs nous livrent une leçon de démocratie et nous redonnent confiance en ce modèle, en le radicalisant. Leur situation d’urgence, précaire, n’amène pas les migrant·es et les sans-papiers à accepter un ordre autoritaire, autour d’un chef unique, protecteur : c’est bien une forme démocratique, autogérée qui advient spontanément, de façon immanente. »
Retrouvez l’intégralité de l’article de Baptiste De Reymaeker « La Petite Maison : un lieu où habiter l’exil », en ligne et dans le hors-série du Journal de Culture & Démocratie – « Camps » au format papier.