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Côté images

Olivier Sonck

Maryline le Corre
Chargée de projets de Culture & Démocratie

01-01-2018

Tautogrammes, holorimes, calembours… Olivier Sonck joue sur la lettre, le son et le sens, au fil des mots qu’il frappe manuellement sur des plaques de plomb. Carrées, rondes, mat ou brillantes l’aspect de ces dernières peut varier et ses variations sont prétexte à autant de jeux d’analogie entre texte, forme et matière.

Si elle peut, à première vue, prêter à sourire, l’œuvre d’Olivier Sonck est indéniablement poétique et témoigne à sa façon de la force de la langue. Ainsi, l’artiste semble faire sienne la définition de l’image poétique de Pierre Reverdy pour qui « l’image est une création pure de l’esprit. Elle ne peut naître d’une comparaison mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées. Plus les rapports des deux réalités rapprochées sont lointains et justes, plus l’image sera forte, plus elle aura de puissance émotive et de réalité poétique. » Quelques mots frappés en lettre capitales suffisent à faire naître chez le lecteur/spectateur une multitude d’images fortes et convoque chez lui tous les sens. Ici, « l’odeur des tomates » nous donne à voir du rouge, du vert, le soleil d’été. Là, « les étourneaux » par leur répétition forment une nuée, bruyante et virevoltante.
Si certaines œuvres sont franchement drôles d’autres se révèlent plus grinçantes et subversives. En effet, ces plaques de plomb gravées ne sont pas sans rappeler l’aspect des plaques mortuaires, d’autant plus avec des textes comme : « Ernestine », « Le 24 avril » ou encore « Tout en bas on aperçoit la canopée ».

Avec délicatesse et ironie, Olivier Sonck nous interroge sur la langue et le mot et réaffirme leur pouvoir à la fois critique et poétique.

 

Olivier Sonck vit dans le Hainaut, il a une formation en gravure et techniques d’impression. Parallèlement à un métier de sérigraphe indépendant qu’il a depuis lors délaissé, il devient enseignant en 2001 tout en poursuivant son travail d’image par le biais de la gravure et de la sérigraphie. Il expose régulièrement son travail depuis 1993, principalement en Belgique. Il travaille actuellement à l’école des arts d’Anderlecht, à l’académie de Charleroi, est animateur à l’atelier du Livre de Mariemont ainsi qu’à l’Université d’été de Wallonie picarde et continue son travail de plasticien le reste du temps.

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Journal 46
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Quelle langue, quelle vie ? Domination, émancipation ; apprendre, désapprendre

Pierre Hemptinne,
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Qu’est-ce que la glottophobie ?

Philippe Blanchetn
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S’émanciper des dominations par le langage

Entretien avec Jessy Cormont, sociologue à P.H.A.R.E. pour l’Égalité, et membre du Collectif Manouchian

 

Propos recueillis par Morgane Degrijse, stagiaire
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Atelier d’écriture – Pont vers la langue, l’écrit, soi et le monde ?

Témoignages de Massimo Bortolini, Christelle Brüll, Amélie Charcosset, Laurence Kahn,
Mohamed Moussaoui, Laurence Vielle et Vincent Tholomé

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Démocratie et littératie : ce qu’elles sont, et ce qui les lie

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