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Dossier

Quels soulèvements démocratiques ?

Pierre Hemptinne, écrivain et membre de Culture & Démocratie

20-08-2024

Les Soulèvements de la terre ont crevé l’écran lors de leur spectaculaire intervention contre les méga-bassines, manifestation tout autant spectaculairement réprimée par les forces de l’ordre. À la suite de quoi, qualifiée d’écoterroriste, la jeune association se heurte à la volonté de dissolution par l’État français. Ce que les tribunaux ne valideront pas. Les Soulèvements de la terre publient Premières secousses, qui n’est pas le livre de l’un·e ou l’autre leader, mais un travail réflexif collectif sur trois années d’activisme, de rencontres, d’investigations et de réflexions. Au-delà des imprécations politiques à tout-va et des clichés médiatiques sensationnalistes, c’est un outil pour examiner de quoi il retourne réellement et évaluer en quoi cette démarche nous concerne et mériterait (ou pas) d’être inscrite au calendrier démocratique du changement de société inéluctable.

À quoi ressemble une littérature des Soulèvements ?
Au-delà de son écriture polyphonique qui entretisse des sensibilités différentes convergeant vers la vision d’un futur ouvert, quelle est la première impression que donne ce texte des Soulèvements ? Ce n’est pas un « petit livre rouge », pas une littérature dogmatique : on y rencontre certes une série de convictions quant au diagnostic écologique, économique et social, ainsi qu’en ce qui concerne les grandes orientations vers où aller, mais pas l’once d’un programme autoritaire, définitif et vertical quant à la marche à suivre et au modèle à instaurer. On n’est pas dans le schéma traditionnel révolutionnaire qui prône de tout abattre avant de reconstruire un monde nouveau préfabriqué. Les récits des actions menées, la restitution de tout le travail de documentation et d’investigation pour mieux comprendre l’histoire des idées et des luttes qui font bouger le monde, la plongée dans les processus de mise en commun entre plusieurs groupes et différentes associations, restituent l’exercice rigoureux d’une démocratie directe dans le penser et le faire. S’il y a bien un guide, c’est l’intuition que la « communalisation » des terres, des savoirs et savoir-faire fera surgir des « solutions » solides, à large échelle, équitables socialement. On est loin de la littérature strictement propagandiste, univoque, monolithique, qui entend toujours « convaincre les autres que c’est sa propre forme d’intervention qui doit primer plutôt que la musicalité de l’ensemble » (p. 256) dans toutes ses nuances.

Origine de l’action directe : impact de la violence subie
La question de la violence propre à l’action directe de masse ne découle pas d’un trop plein de testostérone, ni d’une culture de casseurs. Elle s’impose face au constat que plusieurs décennies de militantismes et de sonnettes d’alarme scientifiques n’ont pas permis à la société d’amorcer un changement significatif vers une autre manière de fonctionner. Alors que tous les voyants sont au rouge. Elle découle du fait que la transition telle que présentée par les pouvoirs en place, tournée vers une économie durable, est une voie sans issue, ne permettra pas de rétablir l’habitabilité de la terre. La « durabilité » de cette transition est pensée pour que capitalisme et productivisme puissent continuer à prospérer en épuisant la nature, par une consommation toujours effrénée au service de la croissance. Or c’est bien aux causes de cet épuisement qu’il convient de s’attaquer prioritairement. La radicalisation de l’action directe a pour objet de donner un peu d’air et d’espoir, faire bouger les lignes, lutter contre le découragement. « Nous portons des mobilisations publiques qui se donnent les moyens d’avoir un impact concret. Nous nous attachons à diffuser et à populariser les gestes et les pratiques qui le permettent. Contrairement aux défilés revendicatifs sans réponse qui font augmenter la résignation, nous voulons repartir d’une manifestation avec le sentiment que quelque chose a changé : une terre a été protégée, une infrastructure toxique obstruée. » (p.10) Ça demande de « secouer » le cadre normatif de la revendication politique.

Triple dépendance et sentiment d’impuissance
L’action directe est donc une tentative d’échapper au cortège des « défilés revendicatifs sans réponse » et d’instaurer un nouveau rapport de force dans le but, non pas d’améliorer/verdir le système actuel, mais de le désarmer pour ensuite en penser un autre, ensemble. Et c’est bien ce qui déchaine, en retour, le déluge de « violence légitime » de la part des pouvoirs en place. Il ne s’agit plus d’intervention policière soucieuse du bon déroulé d’une manifestation, prête à réprimer excès et débordements, mais bien de la violence d’un régime qui se sent agressé dans ses intérêts privatisés, menacé quant au sens même de sa légitimité et qui attaque son agresseur, pour l’éliminer. Tant qu’il s’agit de manifester pour solliciter des aménagements du système en place, on peut s’entendre, discuter, palabrer, négocier, lâcher des concessions, aménager à la marge. Mais parler d’un changement de système, ça c’est irrecevable, inadmissible, ce n’est même pas la peine d’en parler.

Les Soulèvements de la terre germent sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Ce ne sont pas des théoricien·nes en chambre : « Nous sommes des paysans qui produisons conséquemment de la nourriture tout en prenant soin des terres que nous travaillons. Nous refusons d’être étranglé entre le suicide économique et le suicide aux pesticides. » (p. 8) Ils et elles déterminent d’emblée leur champ d’action autour de quelques fondamentaux : « l’artificialisation des sols et l’accaparement des terres et de l’eau. » Le cheminement qui les conduit à rejoindre les courants alternatifs de l’action directe démarre avec le constat objectivé d’une triple dépendance à laquelle le complexe agro-industriel soumet les exploitant·es agricoles et, du même coup, l’ensemble du système alimentaire, leurs acteur·ices, tous ceux et celles qui en dépendent pour se nourrir. C’est une dépendance qui pèse à tous les étages et cadenasse les possibilités de transformation. Cette triple dépendance s’exerce : « vis-à-vis des marchés (les industries de l’amont et de l’aval rognent sur les revenus), vis-à-vis des aides publiques à l’hectare (qui les maintiennent artificiellement sous perfusion tout en favorisant structurellement la concentration) et vis-à-vis des consommateur·ices « qui n’ont pour la plupart pas les moyens de payer le prix d’une agriculture et d’une nourriture non industrielle. » (p. 207)

Reprise de terre et vision d’avenir
Les Soulèvements de la terre entendent donc explorer et rendre publiques toutes les voies pour la « reprise de terre » face au principal acteur de l’accaparement des terres agricoles, le complexe agro-industriel représenté en France par la FNSEA. Le cap préconisé par les Soulèvements, en accord avec la confédération paysanne, n’est pas celui du bio industriel, « cette agriculture 4.0 achevant d’asservir les agriculteurs aux investisseurs et de chasser les paysan·nes vers des bullshits jobs ». Non c’est celui de « reprendre des terres, installer un million de paysan·nes et redéfinir le système alimentaire » avec « un nouveau partage de la terre et une réorientation collective des moyens alloués à l’alimentation. » (p. 147) Ce principe de réinstaller un million de paysan·nes va bien à l’opposé du complexe agro-industriel. Il ne vise pas l’enrichissement d’une minorité mais s’inscrit dans une philosophie du bien public et du soin : « Plus encore qu’un droit, l’accès permanent et régulier à une nourriture saine, locale, suffisante en qualité et en quantité est une nécessité. Or la meilleure manière d’y subvenir est non seulement d’augmenter le nombre de paysan·nes mais aussi de garantir un accès populaire à l’usage des terres agricoles ; et surtout de redonner à tou·tes un pouvoir de décision sur l’allocation, la répartition, la propriété et l’usage des terres nourricières. » (p. 174)

Contre l’impuissance, définir l’ennemi objectif, concret, plutôt que de subir le pouvoir d’une nébuleuse insaisissable
Comment enrayer le sentiment d’impuissance ? Par où commencer ? À quoi ça sert d’agir sur un petit segment local alors que ça se passe à l’échelle mondiale ? Ça nous passe au-dessus de la tête ? Tant qu’il n’y aura pas un « gouvernement mondial » pour tout réglementer… Autant de formules induites par le pouvoir qui noient la démocratique dans la complexité « naturelle », structurelle, et distillent l’impression qu’il n’y a aucune prise. D’où la nécessité de clarifier les responsabilités dans la situation que la société affronte et de poser les cibles concrètes et de façon carrée : « Le complexe agro-industriel structure des pans entiers de notre quotidien : notre environnement, nos habitudes alimentaires, la qualité de l’eau que nous buvons, nos capacités à répondre à nos besoins. Il impacte profondément nos corps et nos vies. Se donner comme perspective son démantèlement, c’est prendre à bras-le-corps des questions aussi cruciales et diverses que la pollution de l’eau et la propriété de la terre, la condition ouvrière et la condition paysanne, la biodiversité et le revenu du travail, le contenu de nos assiettes et les politiques publiques européennes, le sort des oiseaux et la justice alimentaire, les accords internationaux de libre-échange et le devenir du champ du voisin. C’est se projeter dans un bouleversement radical de l’organisation économique et sociale en vigueur. » (p. 123)
L’intention n’est pas de jouer la simplification démagogique ni de ramener une cohorte d’expert·es pour (nous) dire ce qu’il faut faire. Les Soulèvements sont un mouvement pluriel qui associe cognition et action et appelle un chat un chat. « Nous ne pourrons lutter contre la concentration capitaliste des terres sans porter le conflit contre les patrons de l’agro-business, sans prendre part à la lutte des classes interne au monde agricole, et sans combattre la FNSEA, cette véritable forteresse mafieuse. Elle s’autoproclame gardienne des mondes ruraux dont elle planifie soigneusement l’effondrement. Sa fonction historique reste de promouvoir une agriculture sans paysan·nes – et donc de réduire sans cesse le nombre de ses propres adhérents. Elle œuvre à la disparition de la classe qu’elle est censée défendre. » (p. 120)

Quelle action directe ? Désobéissance civile, sabotage, démantèlement ?
Contrairement aux organisations réactionnaires tournées vers un terroir et une identité figées, « le démantèlement n’est pas un retour vers le passé, c’est au contraire une perspective d’avenir ». (p. 117) Cette volonté de rendre au plus grand nombre la capacité de déterminer un avenir souhaitable irrigue les modalités d’intervention et d’action. Le moteur des Soulèvements n’est pas nihiliste, négativiste. Selon quelles manières parvenir à changer le cours des choses ? La doctrine évolue au gré des expériences, de leur évaluation et de débats menés entre différentes composantes de la mouvance écologiste. Une distance est prise avec la désobéissance civile non-violente tout au long d’une réflexion sur le recours à la violence. Cette réflexion s’ancre sur une histoire des luttes et révoltes, salue les succès de la désobéissance civile sur certains terrains importants mais, dans le contexte actuel de blocage et d’impuissance politique, ne la juge plus appropriée : « transformer le système de l’intérieur par des moyens pacifiques et légaux » (p. 135) semble utopiste mais, surtout, refléter une vision principalement d’une certaine classe aisée, éduquée,…
À leurs débuts, quand les Soulèvements posent leurs premiers gestes contre l’artificialisation des sols, en s’en prenant à l’industrie puissante du béton, il est question de désarmement. Des interventions spectaculaires sont programmées, véritables happening artistico-politique sur des chantiers, sur les sites industriels de grands cimentiers. Il convient de « frapper les esprits » et, par là, de décoincer l’imagination, rendre perceptible le fait que l’on peut changer les choses, tout en s’employant, en groupe, à « désarmer » des engins symboliques, destructeurs, histoire de montrer que ces monstres ne sont pas intouchables. Une visée qui sera perfectionnée avec les manœuvres contre les méga-bassines en alliance avec l’organisation BNM (Bassines Non Merci).

Comment nommer la violence contre ce qui nous tue ? Autodéfense ?
Détruire, casser, mettre plus exactement hors d’état de nuire, relève ici de la légitime défense, et ne vise jamais les personnes, ni les biens appartenant par exemple à des exploitant·es agricoles dépendant·es de l’agro-industrie. Ce sont les infrastructures du complexe agro-industriel qui font les frais des actions directes. « Le “désarmement” offre l’avantage d’expliciter en un même mot la portée éthique du geste et la nature des cibles. Il forme une sorte de morale provisoire pour l’action : ce qui nous tue, nous avons le droit de le défaire. C’est de l’autodéfense primordiale, et les moyens sont tout entiers tendues vers une fin. » (p. 54) Et il est important que le désarmement ne soit pas porté par de petits commandos isolés mais bien une « action directe de masse ». Elle doit être élaborée par un grand nombre de personnes qui doivent harmoniser leurs sensibilités et intentions afin d’agir ensemble. Ça discute beaucoup et c’est important. C’est un exercice qui crée un esprit de groupe, qui apprend à fonctionner avec son hétérogénéité, et forme une communauté qui s’élargit peu à peu, parce que l’action et ses impacts en termes d’image, redonne espoir à beaucoup. « [L]es hypothèses tactiques et stratégiques d’un mouvement doivent être mises en discussion au sein et entre chacune de ses composantes. Il n’y a pas de recettes applicables systématiquement qui donneraient le bon dosage entre les ingrédients qui font une action réussie, et ce qui est “désarmable” ici ne l’est pas ailleurs. Le désarmement n’est pas contradictoire avec les avancées sur d’autres plans de la lutte. » (p. 53)
Dans la conduite de chaque action, chacun·e doit se sentir bien, en phase avec les objectifs et les risques encourus, inclus·e dans un vaste esprit de corps. Chaque épisode de la guérilla sans arme doit être aussi une sorte de fête, procurer le plaisir de défaire et refaire quelque chose ensemble. Il y a une dimension « esthétique », culturelle, c’est un des atouts de David face au Goliath, de frapper les esprits par des images, des scènes, des slogans, ré-ouvrir des possibles en entamant un nouveau récit !

Du désarmement au démantèlement
La dynamique réflexive collective des Soulèvements – qui ne s’effectue pas entre quelques leaders autour d’une table mais dans un réseau de 200 comités locaux, en interaction avec d’autres associations – en vient à remplacer « désarmement » par « démantèlement » : « Le désarmement est un geste, une action. C’est un coup d’éclat pour interpeller et impacter. Le démantèlement est un processus de transformation, un long cheminement politique. » (p. 114) La visée est plus radicale, à plus long terme, et ne peut plus être le fait d’une seule organisation. Des alliances sont indispensables, des associations, des « convergences des luttes », ce qui implique un fameux travail de discussion, de diplomatie, de mise en commun, d’apprentissage du « faire ensemble » dans le respect des différences : « L’art du défaire et du refaire que nous cherchons à construire appelle des liens avec toutes celles et ceux qui détiennent des savoirs et des techniques, des clés qui ouvrent des perspectives crédibles de décrochage. Une sorte de politique ludditen du savoir pour détricoter des infrastructures toxiques et les transformer conformément à nos besoins, à notre éthique du travail et à une certaine attention à l’ensemble des vivant·es. Le démantèlement n’est pas une perspective théorique, c’est un travail manuel. » (p. 129)
Bien entendu, les différents niveaux d’action peuvent se combiner selon les cas, les contextes, les groupes impliqués. Mais l’ambition du démantèlement est plus structurel que l’engagement dans des actes sporadiques de sabotage ou d’occupation de chantier, il exprime le net désir d’en finir complètement avec le système toxique actuellement en place.

Bascule, épreuve collective et plasticité démocratique
Les Soulèvements ne sont pas une mouvance romantique. La lucidité est leur marque de fabrique. Quant au rapport des forces en présence, quant à la difficulté de réaliser une reprise effective de terre et d’arriver à réinstaller un million de paysan·nes. Quant aux étapes à envisager dans le cas où la stratégie de démantèlement prendrait de l’ampleur, parviendrait à fédérer plus d’activistes : « Les transformations nécessaires pour prendre soin de nos conditions de vie sont inimaginables sans un moment d’épreuve collective, qui verrait basculer le rapport des forces en présence et ferait sauter les actuels verrous du champ politique. La vitalité collective nécessaire à un tel basculement nous parait aujourd’hui être du côté des mouvements populaires, faits d’une composition mouvante de classes et d’organisations préexistantes qui acceptent d’être recomposées dans l’épreuve. » (p. 227) Les dernières pages des Premières secousses explorent de façon très intéressante toutes les facettes d’une formidable et passionnante ingénierie du changement social, économique, politique, culturel. Toujours avec le souci de renforcer la démocratie et autour du principe de « composition », l’idée étant qu’aucune organisation ne parviendra, à elle seule, à faire bouger les choses. Ce soucis de composer entre plusieurs mouvances et sensibilités se présente comme un gage de réussite, d’optimisme et de renforcement démocratique : « Ce que la composition a de prime abord à offrir de plus précieux est le dépassement des identités politiques figées, des gestes ritualisés. Elle se refuse aux antagonismes systématiques et binaires qui définissent ce que devraient être, par exemple, les “radicaux” ou les “citoyens”, les formes d’action offensives ou pacifiées. Car le problème pour nous est bel et bien d’arriver à extirper le débat tactique autant que stratégique des fétichismes identitaires pour lui redonner la plasticité nécessaire. D’autant que le travail de catégorisation et de division est l’essence même de la répression. » (p. 256)

Pour ou contre le démantèlement ? Pourrait-on avoir un vrai débat ?
Alors, pour ou contre le démantèlement ? Ce débat devrait avoir lieu et être largement médiatisé dans la société. Face à l’inactivité et impuissance politique, y a-t-il une autre voie démocratique que cette violence non armée, populaire, ce militantisme créatif et offensif ? N’y a-t-il pas un devoir d’informer – et même d’éduquer – sur les tenants et aboutissants de cette action directe et son hypothèse de démantèlement et, ainsi, d’en élargir la base ? Déjà, contrairement à l’idée que ces interventions violentes discréditeraient ceux et celles qui les mènent, il semble que cela crée un appel d’air et de sympathies. Car, au moins, ça bouge, ça donne l’impression de prendre enfin le taureau par les cornes. Les Soulèvements évoquent plus d’une fois un rôle à confier à l’éducation populaire pour aider et accompagner les changements de mode de vie avant et après démantèlement. À défaut de se sentir tous et toutes à même de s’engager dans l’action directe, ne serait-il pas pertinent qu’un travail social et culturel élargisse l’empathie à l’égard de l’action directe de masse et contribue à encourager un soutien populaire pour la stratégie de démantèlement ? De manière à rendre la société civile à même d’évaluer la réalité des enjeux et de se positionner pour ou contre, en connaissance de cause ? Un large soutien moral à ceux et celles qui ne craignent pas de mettre les pieds dans le plat ne serait pas du luxe. N’est-ce pas la voie la plus raisonnable pour faire comprendre au politique qu’il est vraiment temps de bouger et d’organiser une bifurcation démocratique et les chiffons rouges qu’il agite, « écoterrorisme », « guerre civile » sont ridicules, pas à la hauteur, réflexes de classe dangereux pour l’avenir de nos démocraties.

Les soulèvements de la terre, Premières secousses, La fabrique éditions, 2024.

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Mouvement ouvrier textile, anglais, au XIXe siècle, qui entreprit de saboter les machines responsables du chômage.

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Journal 58
Nourrir | Se nourrir
Pour un système alimentaire durable et démocratique

Pierre Hemptinne pour la rédaction

Le pain nourricier

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Noémie Maughan, bio-ingénieure et chercheuse au Laboratoire d’Agroécologie de l’ULB

Les pieds nus dans le plat

Valérie Vanhoutvinck, artiste, autrice, cinéaste, meneuse d’ateliers d’écriture multiformes et d’interventions artistiques In Situ. Écrivaine publique, formatrice à l’écoute active et à la création participative. Membre du réseau Art et Prison et de Culture & Démocratie.

Refonder notre système alimentaire : les voies d’une bifurcation vers la soutenabilité

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Valoriser le métier d’agriculteur·ice en Wallonie et permettre la transition

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Le maraichage biologique sur petite surface : entre dévalorisation économique et symbolique

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L’agriculture urbaine : une autre vision de la ville

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Idéologies du « bien manger » et mépris de classe

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Alimentation et manque de ressources financières : le bât blesse. Récit d’un atelier sur les colis alimentaires

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Protection des consommateur·ices et sécurité alimentaire

Awilo Ochieng Pernet, licenciée en droit, Master of science (MSc), certificat d’université en nutrition humaine, présidente de la Commission FAO/OMS du Codex Alimentarius (2014-2017)

Brigades d’actions paysannes

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Quels soulèvements démocratiques ?

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Zone sensible : nature/culture/nourriture

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Pour une maison de la souveraineté alimentaire : la Ferme du Chaudron

Entretien avec Clara Dinéty, coordinatrice de l’asbl Ferme du Chaudron et Louise Martin Loustalot, coordinatrice et co-fondatrice des Gastrosophes.

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La croisée des chemins : fin ou faim démocratique ?

Isabelle Ferreras, professeure à l’Université de Louvain, maitre de recherches du FNRS, membre de l’Académie royale de Belgique, senior research associate, Labor and Worklife Program, Harvard University

Émilie Gaid

Marcelline Chauveau, chargée de communication et de diffusion à Culture & Démocratie