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La « culture festive » des marchand·es du mètre carré – L’envers du décor des occupations temporaires à vocation culturelle
Daniele Manno
Les occupations temporaires à vocation culturelle qui fleurissent à Bruxelles et ailleurs semblent être une manière intéressante de se réapproprier collectivement des territoires désertés ou « en transition ». Cependant, la gestion de ces espaces suit parfois des logiques capitalistes et managériales, diamétralement opposées aux valeurs et manières de fonctionner de certains projets participatifs (artistiques, multiculturels, à vocation sociale, militants, etc.) qui y sont hébergés. Le MedexMuseum livre un retour sur ses multiples expériences, parfois source de désillusion, et propose des pistes d’action pour une gouvernance plus démocratique et participative de ces lieux riches de potentiels.
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Droits culturels dans les centres culturels
Morgane Degrijse
Quand on évoque l’importance des droits culturels, on vise en premier lieu ceux des publics. Mais qu’en est-il des droits culturels des travailleur·euses du secteur, et notamment de ceux et celles qui officient dans les centres culturels ? Comment la logique émancipatrice à l’origine des droits culturels peut-elle et doit-elle s’appliquer aussi à celles et à ceux qui les promeuvent ?
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Économie culturelle : l’incalculable, valeur refuge
Pierre Hemptine
La sphère culturelle ne fait pas suffisamment partie des activités valorisées tant par le politique que par le pouvoir économique, si ce n’est dans le cadre des industries créatives. Les dernières décisions du gouvernement flamand l’ont encore prouvé. Alors que la crise sanitaire bouleverse notre planète et, pour certains, nos modes de fonctionnement, un diagnostic est à établir : « contre quoi », précisément, repenser la culture ?
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De la culture populaire à la culture médiatique
Marc Lits
Culture de masse, culture populaire, culture médiatique sont autant de termes qui tentent de saisir des objets culturels régulièrement délégitimés, parce qu’ils seraient consommés par des classes dominées, dans des situations d’aliénation, et sans perspective esthétique ou recadrage idéologique. Ces vieux débats, qui ne furent jamais neutres, rebondissent pour tenter de comprendre ces objets culturels désormais dominants et le relais qu’ils opéreraient dans une culture de plus en plus mondialisée.
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Le bon sens de la numérisation ou le « nassage » des possibles
Renaud-Selim Sanli
Après s’être déjà positionné quant à la nécessité de réfléchir cette évidence de la continuité dans l’éducation permanente dans la publication À l’essentiel !, Renaud-Selim Sanli revient dans cet article sur l’absence de politisation de l’intégration des technologies comme moyen de « répondre » à la crise en cours, à ses dangers et ses impasses.
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Les populismes dans l’histoire : révoltes et réformes sociales
Thibault Scohier
Le terme de populisme est aujourd’hui utilisé aussi bien comme critique de groupes ou personnes se réclamant faussement du peuple, que comme marqueur d’un conflit de classes. Thibault Scohier examine les populismes historiques aux États-Unis et en Russie pour mieux donner à voir la complexité des sens donné à cette expression.
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Cultiver et démultiplier la démocratie
Luc Carton
L’incertitude grandit sur la capacité des démocraties libérales de s’ordonner encore aux droits humains. La crise de l’accueil des personnes exilées est l’un des symptômes les plus flagrants du risque de naufrage des États de droit, à l’échelle de l’Europe entière. Un processus de « déshumanisation » est en cours.
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L’éducation permanente, apprendre des victoires
Christine Mahy, Renaud-Selim Sanli
Quel peut-être le rôle de l’éducation populaire dans une société de plus en plus atomisée et individualiste et dans laquelle on assiste à un effondrement des acquis sociaux, voire des droits matériels les plus élémentaires ? Pour Christine Mahy, la lutte politique par des moyens culturels est un aspect fondamental de l’éducation populaire. Cette dernière, par apprentissages et alliances, peut venir  amplifier la reconquête d’un espace commun qui dépasse les structures de domination et amplifier l’affirmation de modes de vies solidaires.
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À l’essentiel : nous sommes des êtres de fiction !
Luc Carton
Plus d’un an après le début de la pandémie de Covid-19, les réponses gouvernementales ont peu changé : restriction des libertés individuelles et collectives et mesures manquant leur objectif de solidarité face à une crise sanitaire mondiale qui touche plus violemment les plus précaires. L’«abandon » du monde/secteur culturel est le symptôme de l’abandon plus large des sphères du social et du soin comme outils de relations collectives et politiques. Face à un tel constat, à l’instar d’autres lieux culturels bruxellois, La Monnaie est occupée pour donner à entendre la polyphonie des revendications du monde culturel, artistique, associatif, civil, militant et activiste. C’est dans ce contexte que Luc Carton, philosophe et administrateur ? de Culture & Démocratie, a pris la parole pour redonner à la culture sa place politique centrale. Cette prise de parole fait suite à la publication récente et conjointe de C&D et PointCulture, À l’essentiel !.
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Féminisme et culture populaire : la figure de la bitch
Entretien avec Elena Diouf
Dans les années 1990-2000, dans le monde de la musique en particulier, des voix de femmes (comme Madonna, Neneh Cherry, Britney Spears, Beyonce et d’autres) émergent qui revendiquent l’émancipation féminine. Leur hypermédiatisation fait entrer des valeurs féministes dans la pop culture. On parle désormais de « féminisme pop », qui se diffuse massivement, dans les médias et sur les réseaux sociaux. Certain·es y voient la fin d’un féminisme « authentique », la récupération marchande des valeurs féministes, et de fait, le féminisme, qui s’affiche désormais sur des t-shirts griffés, n’a jamais été aussi populaire qu’aujourd’hui. Pourtant, à leur manière, ces nouvelles figures féministes résistent bel et bien aux assignations et ouvrent des espaces de contestation du patriarcat. Elena Diouf s’est intéressée à l’une d’elles, celle de la bitch, rappeuse « racisée, indépendante et puissante » qui entend détourner les stéréotypes qu’on lui associe.
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Le roman populaire
Entretien avec Paul Aron
Les best-sellers sont-ils des romans populaires ? Les romans populaires sont-ils un genre en soi ? Qui les écrit, les lit, et de quoi parlent-ils ? Avec la démocratisation de l’écriture et des moyens de publication, la question de la légitimité littéraire se pose différemment. Quelle place donner à l’enseignement d’une littérature populaire aujourd’hui ? Paul Aron propose ici quelques clés et éléments de réponse.
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Pas de culture sans culture populaire
Jan Baetens
Entre ressource et menace, la culture populaire se trouve en tension entre culture instituée et culture de masse. L’une comme l’autre ont tendance à politiquement l’affaiblir et la récupérer jusqu’au risque de voir disparaitre tant la « culture populaire » que « le peuple » qui la constitue, soulève Jan Baetens à la suite des « études culturelles ». Pourtant, comprise non pas comme un objet fixe mais comme une pratique d’existence capable de transformer le champ social, la culture populaire ne cesse de résister à sa propre disparition.
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L’art brut : singularité, hermétisme et spontanéité culturelle
Entretien avec Matthieu Morin
L’art brut est-il un art populaire ? Si tous deux partagent la spontanéité et l’ouverture au monde extérieur, Matthieu Morin les distingue radicalement. Pour l’auteur de l’ouvrage Des pépites dans le goudron (Frémok, 2019), l’art brut est « un art qui s’ignore »,il relève d’une extrême singularité, d’une spontanéité vitale qui n’en est pas moins attachée à un contexte d’existence, mais au contraire de l’art populaire, il n’a pas de caractère collectif. Et si l’art brut permettait de redessiner des frontières poreuses entre culture, art et production de masse ?
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La mascarade, pratique populaire universelle
Entretien avec Clémence Mathieu
Les traditions carnavalesques sont par essence des traditions populaires – portées par les populations. À Binche, un musée y est consacré : le Musée international du Carnaval et du Masque, qui fait la part belle au carnaval de Binche et à ses objets rituels, mais aussi aux folklores et carnavals de Wallonie et du reste du monde. Clémence Mathieu évoque sa genèse et la place de ces rituels folkloriques dans la société, de l’Antiquité à nos jours.
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Le peuple, infiniment conflictuel
Antoine Chollet
Populaire, populisme : les termes se mêlent dans une confusion qui permet tantôt l’auto-légitimation, tantôt le discrédit. Au cœur de ce flou, le mot peuple, notion inévitablement politique et ambivalente. Antoine Chollet revient sur l’histoire de ce mot et sur ses différents contextes de mobilisation. Peuple-dèmos (assemblée de tou·tes les citoyen·nes), peuple-plèbe, peuple tout ou partie : le peuple démocratique est condamné à « être et demeurer impur, toujours habité par ses autres ».
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Tendre à une écriture collective des territoires
Entretien avec Axelle Grégoire
Les cartes qui accompagnent cet article sont, pour la plupart, issues de l’ouvrage Terra Forma. Manuel de cartographies potentielles, écrit à six mains par Frédérique Aït-Touati, Alexandra Arènes et Axelle Grégoire, et paru aux éditions B42. Face au constat de l’invisibilisation du vivant dans la cartographie traditionnelle, les autrices entreprennent de questionner la carte comme outil de représentation du monde. L’objectif n’est pas ici de remplacer les cartes traditionnelles mais de proposer de nouveaux points de vue – sept modèles – sur cet outil. Ce travail résonne avec la thématique de ce hors-série, le chez-soi étant ici entendu comme la perception du vivant, de son « terrain de vie ». Nous avons questionné Axelle Grégoire sur cette nécessité de redevenir acteur·ices de l’écriture de nos territoires.
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Le contretemps de l’émigration et « l’impossible retour » des migrant·es haïtien·nes
Bodeler Julien
On se réfère régulièrement au thème des migrations en les considérant comme des mouvements rectilignes, les individus allant d’un point A à un point B. Or, la réalité est parfois plus complexe comme dans le cas des émigré·es haïtien·nes pour beaucoup attaché·es à deux sociétés en même temps. Le désir de retour ne se pose plus en termes de « choisir une société ou l’autre » pour y vivre : le retour devient une dimension particulière des formes de circulations dans la mondialisation. C’est à travers une démarche ethnographique et de nombreux entretiens que Bodeler Julien étudie ces mouvements migratoires.
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Politiques du retour
Entretien avec Yala Kisukidi
Pour Yala Kisukidi, la question du retour s’inscrit dans une biographie. Fille d’un exilé politique, elle se construit dans des récits de luttes pour la terre et de retour. A contrario de l’idée d’une authenticité du sol ou de la natalité comme ancrage, la philosophe questionne le retour comme réactivation politique des mouvements décoloniaux, comme confrontation des Nords et des Suds du monde. S’il lui semble possible de se revendiquer de deux lieux en même temps, elle insiste sur la nécessité d’interroger les conditions d’habitabilité de ces deux espaces et parfois leurs divergences profondes. Elle invite à éviter le piège des appartenances et développe la notion de « présences multiples » qui implique un investissement réel dans les lieux que l’on se choisit.
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Héros sans domicile fixe
Toma Muteba Luntumbue
Le cadre de l’État-nation a pu circonscrire les limites d’un chez-soi fondé sur une représentation prétendue commune de la nation, de son histoire et de ses figures héroïques. Le « devenir-monde » a déstabilisé l’idée d’une appartenance nationale commune pour venir complexifier les jeux des identités. Désormais ce n’est plus l’État comme limite immuable qui en détient le monopole. Dans ce contexte, Toma Muteba Luntumbue, revient sur les pratiques contestataires et revendicatives de déboulonnage des statues des « héros nationaux ». Pour lui, ces actions ne visent pas à « effacer l’histoire et le passé » de l’espace public mais à engager une réconciliation avec un futur partagé.
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Il n’y a pas de naturalité du chez-soi
Entretien avec Monique Selim
On a pu ces dernières années opposer la construction positive d’un chez-soi habitable aux flux dérégulés de la mondialisation économique. À contre-courant d’une telle pensée, Monique Selim affirme qu’il faut pouvoir appréhender le phénomène de mondialisation comme des flux positifs qui viennent contrecarrer les replis sur soi en termes d’identité et de genre. Pour l’anthropologue, nous sommes d’abord ailleurs avant d’être dans un chez-soi auquel il ne faut conférer aucune naturalité.
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L’os du chez soi
Corinne Luxembourg
Est-ce un luxe d’être chez-soi ? D’habiter un lieu, un territoire ou une communauté sans craindre le changement contraint ? Corinne Luxembourg interroge la grande précarité qui entoure les lieux de vie, ceux qui sont fragiles, ceux qu’on sacrifie à de plus grands impératifs, ceux qui sont aussi branlants que nécessaire. Non sans nous laisser entrevoir l’autre face de la pièce : derrière la sécurité du logis se cache la dignité des êtres, l’ouverture au monde et la liberté de le parcourir.
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Humain, plus-qu’humain
Entretien avec Anna Tsing··
L’ouvrage d’Anna Tsing Friction. Délires et faux-semblants de la globalité, dont la traduction française vient de paraitre aux éditions La Découverte, raconte l’histoire d’une « zone frontière » en Indonésie à la fin du siècle dernier. Nous assistons à la fin d’une forêt tropicale ...
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Où est le « chez-soi» des éleveur·ses nomades de Mongolie ?
Charlotte Marchina
Charlotte Marchina montre à quel point les modes de vie nomades et pastoraux. développent des relations différentes à l’environnement et comment les êtres humains pensent et définissent leur rapport à un chez-soi en mouvement.
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Sortir de la normale
Guillermo Kozlowski et Renaud-Selim Sanli
Avec une certaine distance, et le confinement est propice justement à produire cette séparation, il peut paraître que tout a changé ou inversement qu’il n’y a aucune rupture. Le problème avec ces deux positions maximalistes est qu’elles sont trop abstraites pour permettre d’agir. Il ne s’agit pas de prôner un juste milieu, mais de comprendre comment tout ceci modifie nos vies.
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La politique des contes : le cas du nationalisme breton
Thibault Scohier
Le conte n’échappe pas à la politique. A travers le cas du nationalisme breton, Thibault Scohier fait du conte et du folklore les personnages d’une histoire ambiguë.
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La transmission des contes : un modèle de démocratie paisible
Nicole Belmont
De bouche à oreille, les contes ont traversé les ans et les générations depuis des siècles. Plus récemment, ils ont été transcrits et sont parfois « entrés en littérature » sous la plume de conteur·ses auteur·rices qui les ont adaptés à cette fin. Bernadette Bricout pointait dans son entretien la difficulté de ce travail, qui demande d’« inscrire dans l’écriture le souffle de la parole vive ». L’anthropologue Nicole Belmont apporte ici un éclairage sur ce qu’elle appelle « le biotope » du conte traditionnel et sur ce qui se joue dans le passage de l’oral à l’écrit.
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Penche-toi, société, et bois à la source du conte
Emmanuel De Lœul
Dans son article, Baptiste De Reymaeker évoquait l’investissement de l’art de raconter par la publicité et le capitalisme à travers le storytelling. Partant de son propre cheminement, Emmanuel De Lœul pose sur le conte un regard à la fois de praticien et de journaliste. Pour lui, l’art de conter suppose de rejeter tout formatage extérieur et constitue en cela un acte subversif, un rempart au storytelling institutionnel, religieux ou politique. Face à l’instrumentalisation du conte à des fins normatives ou mercantiles, il entend « réaffirmer la fonction vitale de l’imaginaire et ses infinies possibilités ». Ainsi l’acte libre du conteur ou de la conteuse permettrait aux individus de se réapproprier ces récits et de leur rendre (ou de préserver) leur capacité à en imaginer d’autres.
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L’art du conte en Fédération Wallonie-Bruxelles
Bernadette Heinrich
Les années 1970 voient en France la naissance du « renouveau du conte ». Parallèlement au début d’un intérêt nouveau pour la littérature orale dans la sphère académique, ce mouvement artistique contribuera progressivement à la reconnaissance du conte comme discipline artistique à part entière. Il faudra attendre les années 1980 pour en voir les premiers effets en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), où plusieurs décennies plus tard, les arts du conte ont désormais une place officielle au sein des arts de la scène. Bernadette Heinrich, conteuse et co-fondatrice de la Fédération de Conteurs Professionnels de Belgique qui fêtait ses 15 ans en 2019, a été à la fois témoin et actrice de cette évolution. Elle revient ici plus particulièrement sur l’histoire institutionnelle du conte et de sa professionnalisation en FWB, et donne un aperçu du foisonnant paysage du conte sur ce territoire.
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Vivre et rêver avec le conte
Anna Angelopoulos
À la différence des mythes, dont les héros et héroïnes étaient bien réels pour les sociétés anciennes, les contes populaires sont des récits de fiction, ancrés dans un espace-temps imaginaire. Quels liens et rapports de croyance entretenons-nous néanmoins avec eux ?
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La littérature orale : un continent poétique
Entretien avec Bernadette Bricout
Longtemps déconsidérée par le milieu académique, la littérature orale a aujourd’hui retrouvé ses lettres de noblesse. Dans ce « continent poétique », on retrouve un fourmillement de genres narratifs, parmi lesquels le conte populaire, qui à son tour se décline en différents types – conte merveilleux, conte facétieux, conte de sagesse, etc. L’intérêt de Bernadette Bricout pour ce « trésor de mémoire » est avant tout de l’ordre du sensible, de l’émerveillement. En tant qu’universitaire elle a contribué à faire entrer cette littérature orale à l’université. Rencontrée la veille de son intervention au colloque « Aux sources de l’oralité » organisé par la Fédération de Conteurs Professionnels en 2019, elle nous parle ici des territoires de cette littérature, de son ancrage dans la société, des voix qui la portaient, des temps de vie qu’elle accompagnait. Elle évoque, aussi, les nouveaux chemins que cette mémoire orale emprunte aujourd’hui, riche de supports et formes nouvelles, toujours bien vivante.
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