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Questionner les imaginaires collectifs, déconstruire les pensées dominantes. Entretien avec les Dimanches du Conte
Entretien avec Aline Fernande et Novella De Giorgi
Pour certain·es conteur·ses, « les contes ne font pas de politique » (voir cet article). Pour d’autres, au contraire, le conte peut être porteur d’une charge politique et sociale forte et détient le pouvoir de modeler ou de changer nos représentations, pour le meilleur et pour le pire. Les Mauricettes, qui animent les Dimanches du Conte, en sont convaincues : il y a dans cet héritage oral des trésors de mémoire à remettre en lumière, mais aussi à interroger. Aline Fernande et Novella De Giorgi, deux Mauricettes, féministes et anticapitalistes, nous font part ici de leur vision, de leur volonté de contribuer, par une programmation soigneusement choisie, à déconstruire les imaginaires dominants et à donner une meilleure place aux voix les moins entendues.
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Le conte comme outil d’éducation permanente : entre co-construction formative et exploration des espaces locaux
Thibault Scohier
Le conte fait l’objet d’une reconnaissance officielle continue depuis les années 2000 en tant qu’outil pédagogique, et plus particulièrement en éducation permanente. S’il est certes une manière de se former à l’expression, il est aussi d’abord une manière de s’ancrer dans ce qui fait nos lieux collectivement à travers l’imaginaire, de les redécouvrir et de les co-construire par la mémoire qu’ils portent. Pour Thibault Scohier, cet usage du conte est primordial afin de l’écarter d’une fonction purement technique et pédagogique tout en renforcant des cultures minoritaires et singulières contre leur commercialisation.
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Une approche perspectiviste du camp
Entretien avec Aurore Vermylen
Aurore Vermylen est anthropologue. Son travail consiste, à travers des immersions dans des camps africains et en particulier auprès des réfugié·es congolais·es au Burundi et au Kenya, à remettre en perspective les visions de ce qu’est un camp et un·e réfugié·e. Elle est en train de finir une monographie sur les questions liées aux camps de refugié·es et aux crises politiques dans la région des Grands lacs en Afriquen. En s’appuyant sur ses observations de terrain, elle donne ici des éléments de réflexion autour de la question des représentations des différent·es acteur·rices du camp de réfugié·es.
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Les camps, une gestion des réfugié·es qui questionne
Entretien avec Alice Corbet
Chercheuse au CNRS, membre du laboratoire Les Afriques dans le Monde de Sciences Po Bordeaux, l’anthropologue Alice Corbet a mené des recherches sur l’humanitaire et les camps de déplacé·es. À l’occasion de ce focus, l’équipe de Culture & Démocratie s’est jointe à un long entretien organisé avec le NIMIS groupe, dont ce texte représente une petite partie. La chercheuse le rappelle : qu’ils soient ou non organisés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et des ONG, les camps sont partout. Leur présence est révélatrice de la gestion politique des migrations à travers le monde. Comprendre leur fonctionnement permet de visibiliser les procédures de gestion, voire d’exclusion, des réfugié·es. Alice Corbet propose ici quelques clés de lecture.
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« On a gagné le campement » – Des formes de la halte aux régimes de négociation de la présence voyageuse
Un article de Gaëlla Loiseau
Que se passe-t-il lorsque des gens du voyage s’installent quelque part ? Comment sont-ils accueillis, perçus ? Dans la logique du campement – ou de l’encampement –, qu’est-ce qui se joue, se négocie dans ces formes de haltes ? En s’appuyant sur son important travail sur la question, Gaëlla Loiseau propose d’abord un décodage du campement voyageur et montre ensuite les enjeux de contrôle qui se nouent dans ces contextes. Pour la sociologue, faire halte, c’est avant tout « gagner de l’espace de vie dans un contexte d’incertitude ».
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Camps de réfugié·es : un instrument dans une politique globale de contrôle des migrations
Entretien avec Clara Lecadet
Clara Lecadet est spécialiste des politiques migratoires. En revenant ici sur le contexte de création du UNHCR après la Seconde Guerre mondiale et l’émergence du camp comme solution d’accueil temporaire pour les populations déplacées, elle montre comment ces lieux – qu’ils se nomment camps, hotspots ou encore centres de rétention administrative – font en réalité partie d’un dispositif global de surveillance et de contrôle des mobilités. S’appuyant notamment sur son travail sur l’organisation politique des réfugié·es et des expulsé·es, elle fait apparaitre les rapports de force inégalitaires en jeu dans ce dispositif, entre pays du Nord et pays du Sud, mais aussi dans l’interaction complexe entre le UNHCR, les pays d’accueil et les réfugié·es.
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Le business des camps
Un article de Thibault Scohier
Les camps sont-ils un marché ? Oui, indéniablement. Privatisation croissante de la gestion, concurrence entre sociétés, business des nouvelles technologies, tests de nouveaux produits par des entreprises privées : les camps et leurs habitant·es génèrent indéniablement des profits, et les plus grands bénéficiaires ne sont pas toujours celles et ceux que l’on croit. Thibault Scohier propose ici un tour d’horizon de ce « business » juteux qu’est le « système camp ».
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D’un camp à l’autre – Iphigénie à Kos
Un article de Maria Kakogianni
Construit en trois actes, ce texte met en parallèle la tragédie d’Euripide Iphigénie à Aulis et le récit contemporain d’une autre Iphigénie, sage-femme à la retraite, qui aide une jeune Camerounaise à accoucher à proximité d’un hotspot sur l’ile de Kos en Grèce. En entremêlant ces deux récits et en convoquant Giorgio Agamben et son concept de « vie nue », la philosophe s’interroge sur le camp comme construction politique, non pas ouvertement meurtrière mais « mécanisme qui laisse mourir ».
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« Il n’est de frontière qu’on outrepasse »
Entretien avec Hamedine Kane
Pour Hamedine Kanen, l’idée de mouvement ne se limite vraiment pas à un souvenir, à la mémoire de cette route qui l’a mené il y a dix ans de la frontière sénégalo-mauritanienne à la Belgique, au centre de demandeur·ses d’asile d’Yvoir puis à Bruxelles. Ancrée profondément en lui, il s’agit plutôt d’une attitude face à la vie, se conjuguant au présent et au futur, qui le pousse à saisir sans cesse les opportunités se présentant sur son parcours et à devenir, par exemple, via un jeu de rencontres fructueuses, cinéaste et artiste. Considérant les frontières comme des points de passage plutôt que comme des limites, préférant les formes ouvertes et non finies qui permettent de continuer à avancer, cet ancien bibliothécaire et dévoreur de livres conçoit aussi ses projets artistiques à venir comme des possibilités qui lui sont offertes pour se documenter et se frotter à des réalités et des pans de savoir encore inconnus pour lui.
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La Petite Maison : un lieu où habiter l’exil
Un article de Baptiste De Reymaeker
Lundi 15 juillet. J’ai rendez-vous à 14h à La Petite Maison (Schaerbeek) pour y rencontrer Ninon Mazeaud et Bachir Ourdighi. La Petite Maison c’est le nom du bâtiment – un ancien commissariat, vide depuis 2008 – investi par une quinzaine de sans-papiers depuis 2017, suite à la fin de l’occupation de la Maison des Migrants (Ixelles). Bachir habite La Petite Maison. Arrivé en Belgique du Maroc en 2007, il est sans-papiers. Il est un peu ce « chairman » – porte-parole, médiateur, référent, gestionnaire – décrit par Jean-Louis Edogué Ntang dans un articlen qui montre comment la vie s’organise dans ces camps sauvages établis en bordure de frontière par des migrant·es espérant la passer et qui témoigne de la manière dont, malgré la précarité de leur situation, des hommes et des femmes en viennent assez rapidement à instituer, de façon immanente, des règles de fonctionnement, des rôles, des règlements, etc. Ninon, elle, n’habite pas La Petite Maison. Elle la soutient et fait partie du comité de gestion. Elle est artiste plasticienne et propose, entre autres, des ateliers d’expression pour les enfants résident·es et non-résident·es de La Petite Maison.
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