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Une approche perspectiviste du camp
Entretien avec Aurore Vermylen
Aurore Vermylen est anthropologue. Son travail consiste, à travers des immersions dans des camps africains et en particulier auprès des réfugié·es congolais·es au Burundi et au Kenya, à remettre en perspective les visions de ce qu’est un camp et un·e réfugié·e. Elle est en train de finir une monographie sur les questions liées aux camps de refugié·es et aux crises politiques dans la région des Grands lacs en Afriquen. En s’appuyant sur ses observations de terrain, elle donne ici des éléments de réflexion autour de la question des représentations des différent·es acteur·rices du camp de réfugié·es.
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Les camps, une gestion des réfugié·es qui questionne
Entretien avec Alice Corbet
Chercheuse au CNRS, membre du laboratoire Les Afriques dans le Monde de Sciences Po Bordeaux, l’anthropologue Alice Corbet a mené des recherches sur l’humanitaire et les camps de déplacé·es. À l’occasion de ce focus, l’équipe de Culture & Démocratie s’est jointe à un long entretien organisé avec le NIMIS groupe, dont ce texte représente une petite partie. La chercheuse le rappelle : qu’ils soient ou non organisés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et des ONG, les camps sont partout. Leur présence est révélatrice de la gestion politique des migrations à travers le monde. Comprendre leur fonctionnement permet de visibiliser les procédures de gestion, voire d’exclusion, des réfugié·es. Alice Corbet propose ici quelques clés de lecture.
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« On a gagné le campement » – Des formes de la halte aux régimes de négociation de la présence voyageuse
Un article de Gaëlla Loiseau
Que se passe-t-il lorsque des gens du voyage s’installent quelque part ? Comment sont-ils accueillis, perçus ? Dans la logique du campement – ou de l’encampement –, qu’est-ce qui se joue, se négocie dans ces formes de haltes ? En s’appuyant sur son important travail sur la question, Gaëlla Loiseau propose d’abord un décodage du campement voyageur et montre ensuite les enjeux de contrôle qui se nouent dans ces contextes. Pour la sociologue, faire halte, c’est avant tout « gagner de l’espace de vie dans un contexte d’incertitude ».
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La tentation de l’encampement
Entretien avec Michel Agier
Propos recueillis par Valérie de St-Do, journaliste et autrice   Ethnologue et anthropologue, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Michel Agier est un chercheur engagé. Observateur de longue date des déplacements de population et des conditions de regroupements des réfugié·es et exilé·es, il est l’auteur de multiples ouvrages sur ce qu’il désigne comme les marges de la mondialisation. Partisan de l’ouverture des frontières, il était conseiller scientifique de l’exposition Habiter le campement présentée à l’été 2015 à la Cité de l’architecture de Chaillot à Paris. Ce texte a été initialement publié dans la revue Archipels en 2016. Vu l’importance des travaux de Michel Agier autour des camps, il nous a semblé intéressant de remettre à l’honneur cet entretien, dans lequel il aborde la question de l’accueil, des frontières, mais aussi la notion d’encampement.
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Du camp à la ville
Un article de Nimetulla Parlaku
« Quand un camp devient-il une agglomération ? Quand un quartier redevient-il un camp ? » De Haïti à l’ex-Yougoslavie en passant par le Moyen-Orient et même Grande-Synthe en France, Nimetulla Parlaku convoque une multitude d’exemples de communautés humaines confrontées à un pouvoir politique, qui interrogent notre rapport au territoire, au mouvement et à la ville.
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Anse-à-Pitres : du camp au peuplement
Entretien avec Pierre Michel Jean et Valérie Baeriswyl
Kolektif 2 Dimansyon est un collectif de photographes et journalistes créé en 2014 et basé en Haïti. Il publie le premier numéro de sa revue – Fotopaklè en 2017. Y sont présentés divers travaux photographiques autour de la thématique commune de la/des frontière(s). Ces travaux ont été menés alors que des milliers d’Haïtien·nes et de Dominicain·es d’origine haïtienne étaient sommé·es de quitter le territoire dominicain, suite à une décision de la cours constitutionnelle dominicaine. À différents endroits de la frontière partageant l’ile de Quisqueya en deux pays, côté haïtien, des campements se sont établis. Le collectif s’est rendu dans quelques-uns de ceux-ci pour faire des images des tentes et de leurs habitant·es, pour témoigner de la vie qui y reprend cours. Nous avons interrogé Valérie Baeriswyln et Pierre Michel Jeann, membres du collectif, pour mieux comprendre les raisons de cet exil forcé et les entendre sur la manière dont il et elle ont approché ces camps et celles et ceux qui y vivent… Pour illustrer ce que l’anthropologue Alice Corbet évoque lorsqu’elle parle d’un passage d’une logique de camp à une logique de peuplement.
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Camps de réfugié·es : un instrument dans une politique globale de contrôle des migrations
Entretien avec Clara Lecadet
Clara Lecadet est spécialiste des politiques migratoires. En revenant ici sur le contexte de création du UNHCR après la Seconde Guerre mondiale et l’émergence du camp comme solution d’accueil temporaire pour les populations déplacées, elle montre comment ces lieux – qu’ils se nomment camps, hotspots ou encore centres de rétention administrative – font en réalité partie d’un dispositif global de surveillance et de contrôle des mobilités. S’appuyant notamment sur son travail sur l’organisation politique des réfugié·es et des expulsé·es, elle fait apparaitre les rapports de force inégalitaires en jeu dans ce dispositif, entre pays du Nord et pays du Sud, mais aussi dans l’interaction complexe entre le UNHCR, les pays d’accueil et les réfugié·es.
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Le business des camps
Un article de Thibault Scohier
Les camps sont-ils un marché ? Oui, indéniablement. Privatisation croissante de la gestion, concurrence entre sociétés, business des nouvelles technologies, tests de nouveaux produits par des entreprises privées : les camps et leurs habitant·es génèrent indéniablement des profits, et les plus grands bénéficiaires ne sont pas toujours celles et ceux que l’on croit. Thibault Scohier propose ici un tour d’horizon de ce « business » juteux qu’est le « système camp ».
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Le camp comme paradis – Prototype de la technocratie industrielle
Un article de Roland de Bodt
Dans l’imaginaire collectif, les camps de concentration nazis sont souvent perçus comme le résultat de « l’initiative infernale d’un [seul] esprit délirant et cruel ». Mais pour Roland de Bodt, il faut revoir cette représentation. Convoquant la pièce L’Instruction de Peter Weiss, basée sur les comptes-rendus de procès de responsables d’Auschwitz, il fait apparaitre l’autre visage de ces lieux : celui d’une exploitation et d’une expérimentation industrielles débridées mais réfléchies, qui en font le prototype de la société industrielle à venir – une « société-camp » où les êtres humains s’encampent désormais de manière volontairen.
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D’un camp à l’autre – Iphigénie à Kos
Un article de Maria Kakogianni
Construit en trois actes, ce texte met en parallèle la tragédie d’Euripide Iphigénie à Aulis et le récit contemporain d’une autre Iphigénie, sage-femme à la retraite, qui aide une jeune Camerounaise à accoucher à proximité d’un hotspot sur l’ile de Kos en Grèce. En entremêlant ces deux récits et en convoquant Giorgio Agamben et son concept de « vie nue », la philosophe s’interroge sur le camp comme construction politique, non pas ouvertement meurtrière mais « mécanisme qui laisse mourir ».
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Qui fait vivre le « système camp » ?
Entretien avec Anne-Sophie Sterck, Yaël Steinmann et Sarah Testa du NIMIS groupe
Nous avions présenté le spectacle Ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu du NIMIS groupe dans le premier numéro de la revue Archipels en 2016. Un deuxième projet est en cours d’écriture, sur le thème des camps et de l’enfermement, qui doit aboutir à une création en 2022. Nous les avons accompagné·es dans cette phase de recherche qui n’en est qu’au tout début, et trois membres du collectif nous parlent ici de leur réflexion à ce stade, et des questions, plus précises, qui se dessinent déjà : à côté des habitant·es des camps, qui en sont les acteurs et actrices ? Quelle est la responsabilité individuelle quand on est pris dans un système dont il est difficile d’avoir une représentation globale ?
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Né hier
Une nouvelle de Basel Adoum
Basel Adoum est diplômé de littérature de l’université d’Alep. Exilé en Belgique, il prépare aujourd’hui un doctorat sur les « carrières migratoires » des réfugié·es syrien·nes en Belgique. En parallèle, il écrit des textes de fiction et des spectacles humoristiques qu’il interprète lui-même. Il propose ici un court texte de fiction qui raconte l’arrivée d’un réfugié au centre d’accueil de Florennes.
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Les campements : espaces de résilience des mondes tsiganes au début du XXe siècle
Un article d'Adèle Sutre
Le motif du campement tsigane fut dès le XIXe siècle repris et esthétisé par nombre de peintres et de photographes. Synonymes d’un idéal de liberté d’une part, et victimes de stigmatisations dans le même temps, ces campements attirent et questionnent tout à la fois. La géographe Adèle Sutre montre dans ce texte comment les familles tsiganes du début du XXème siècle, conscientes de l’attrait dont elles faisaient l’objet, ont contrôlé et mis en scène leur propre représentation, « particip[ant] ainsi à la fabrique des images les concernant », afin d’en tirer avantage tout en conservant un espace de liberté et d’intimité à l’intérieur même du campement.
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Introduction
Culture & Démocratie n’est ni une association qui milite pour l’ouverture inconditionnelle des frontières, ni un collectif de réfugié·es ou de sans-papiers, ni même une organisation qui œuvre au jour le jour pour leur assurer un accueil digne ou leur fournir un soutien concret. Culture & Démocratie n’est clairement pas une association de terrain. Son métier, c’est la publication de journaux et de revues, dans une démarche d’éducation populaire. Elle publie des articles réunissant autant de textes qui sont des regards « sur ». Elle n’est pas dupe : elle sait d’où elle produit du discours, elle sait sa position, extérieure, d’observatrice. C’est donc en quelque sorte un statut de « visiteuse des camps » qu’elle assume en travaillant sur ce second hors-série de son Journal.
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Levons le camp !
Claude Fafchamps
Cela fait maintenant quelques années qu’une trame se tisse entre Culture & Démocratie, le NIMIS groupe et Arsenic2 ; elle noue, dénoue et resserre les fils tendus entre création artistique et éducation permanente.
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La Petite Maison : un lieu où habiter l’exil
Un article de Baptiste De Reymaeker
Lundi 15 juillet. J’ai rendez-vous à 14h à La Petite Maison (Schaerbeek) pour y rencontrer Ninon Mazeaud et Bachir Ourdighi. La Petite Maison c’est le nom du bâtiment – un ancien commissariat, vide depuis 2008 – investi par une quinzaine de sans-papiers depuis 2017, suite à la fin de l’occupation de la Maison des Migrants (Ixelles). Bachir habite La Petite Maison. Arrivé en Belgique du Maroc en 2007, il est sans-papiers. Il est un peu ce « chairman » – porte-parole, médiateur, référent, gestionnaire – décrit par Jean-Louis Edogué Ntang dans un articlen qui montre comment la vie s’organise dans ces camps sauvages établis en bordure de frontière par des migrant·es espérant la passer et qui témoigne de la manière dont, malgré la précarité de leur situation, des hommes et des femmes en viennent assez rapidement à instituer, de façon immanente, des règles de fonctionnement, des rôles, des règlements, etc. Ninon, elle, n’habite pas La Petite Maison. Elle la soutient et fait partie du comité de gestion. Elle est artiste plasticienne et propose, entre autres, des ateliers d’expression pour les enfants résident·es et non-résident·es de La Petite Maison.
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bruxelles  
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