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Politique de non-accueil en Belgique : hypocrisie politique, instrumentalisation du système judiciaire et déni des droits fondamentaux
Les prochaines échéances électorales, en Belgique et ailleurs, placent l’extrême-droite haut dans les sondages. Ce succès est dû en grande partie au discours xénophobe contre les personnes migrantes, contre « le migrant illégal », bouc émissaire de tout ce qui va mal. Les partis démocratiques s’y accordent dans l’élaboration de leurs politiques migratoires. Sauf qu’il ne s’agit pas de migration illégale et qu’il n’y a pas de flux incontrôlable : ce ne sont que fantasmes instrumentalisés. Toutes les raisons données pour lutter contre les migrations reposent sur des éléments de langage erronés, populistes. Nous avons sollicité deux avocates au barreau de Bruxelles pour rappeler la réalité du droit et, au passage, restaurer le sens du mot juste pour parler de l’accueil des personnes migrantes, aujourd’hui. C’est un enjeu démocratique dont on ne dit pas assez l’importance. À l’hiver 2024, le dossier du Journal de Culture & Démocratie sera consacré à l’accueil inconditionnel, seule base d’une politique migratoire en accord avec les droits humains, en phase avec une culture de la démocratie.
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Count Your Blessings
Hélène Hiessler, Valérie Vanhoutvinck, Anissa Rouas
Le youyou est un cri-chant traditionnel arabe, principalement féminin, et qui jaillit, puissant, dans des moments de fête. Une bénédiction de ce que la fête produit et que l’on veut préserver. Un club de Bruxelloises étudie et cultive cet art, le décline en performances dans l’espace public. Autant de rituels qui entendent protéger les dimensions immatérielles de ce qui nous relie aux autres, aux choses, au passé et au futur. Un élément clé d’un kit de survie à construire.
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Miroir, mon beau miroir, dis-moi...
Ivy, Freddy
Il paraît que l’art peut aider à voir, à mieux comprendre l’état de notre monde. Mais si nous, Européens, sommes nous-mêmes les actants qui proposent à nos regardants d’explorer notre vision de notre nombril… Peut-être faut-il oser la parole des autres? Ivan Bielinski alias Ivy, poète et slammeur à Montréal, et Alfred L. Fadonougbo alias Freddy LC2, comédien à Cotonou, nous livrent leur vision de l’Europe.
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Avignon dans les yeux d’un migrant
Dominique Bela
Dominique Bela, envoyé par la RTBF (Radio télévision belge francophone) à la 71e édition du festival d’Avignon, a coanimé pour la chaîne, avec la critique d’art Sylvia Botella, l’émission quotidienne « In the mood for Avignon ». Voyage d’un journaliste en exil sur le festival et ses à-côtés.
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Se souvenir d’où l’on vient
Martine de Michele
Entre 2007 et 2017, En Compagnie du Sud a présenté trois œuvres théâtrales traversées par la thématique de l’immigration, et portées par les voix d’hommes et de femmes aux origines éclatées. Montenero et Les Fils de Hasard, Espérance et Bonne Fortune donnent voix aux Italien-ne-s qui sont arrivé-e-s en Belgique après la Seconde Guerre mondiale – et à leurs enfants. La Rive, en 2017, raconte le voyage de personnages partis à la découverte de « l’autre rive ». La metteuse en scène Martine De Michele, elle-même fille d’immigrés italiens, nous parle ici du cheminement qui a donné naissance à ces créations, de leurs sources d’inspiration et des tensions qui les parcourent.
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Brusselsspeaks : la diversité linguistique à Bruxelles
Séverine Janssen, Tania Nasielski, Brudi der Lux, Ophélie Bouffil, Dirk Jacobs, Taha Adnan, Julie Bertone
Séverine Janssen : Nous allons aborder la situation linguistique de Bruxelles depuis les points de vue et les pratiques de nos invité·es, avec comme angle d’approche la langue comme une aubaine, sans pour autant ignorer les obstacles qu’elle peut constituer. Posons d’emblée que deux tiers des ménages bruxellois parlent plus d’une langue à la maison. Le dernier baromètre des langues fait état de 104 langues actives, quotidiennement parlées. À l’échelle européenne, Bruxelles est la ville la plus diverse et cosmopolite. À l’échelle mondiale elle se trouve en deuxième position, devant Londres ou New York. Par ailleurs, 25 % de la population de Bruxelles a moins de vingt ans, or c’est bien souvent au sein de cette jeunesse que chaque jour des langues s’entremêlent pour former de nouvelles expressions et de nouveaux mots. Des mots parfois incongrus, inconnus, qui viennent raconter et transformer la ville. Le vocabulaire bruxellois est ainsi bien plus vaste que ce que l’on peut trouver dans les dictionnaires. Il constitue un méli-mélo que ni le Van Daele ni Le Robert ne peuvent comprendre. Quelles sont donc les pratiques linguistiques qui s’y côtoient ? Peuvent-elles constituer une praxis bruxelloise, c’est-à-dire un ensemble de pratiques transformant les individus, leurs rapports sociaux et le territoire? Comment ce cosmopolitisme linguistique se traduit-il sur le plan institutionnel ? Enfin, comment envisager l’avenir de Bruxelles de ce point de vue linguistique ? L’anglais finira-t-il par s’imposer comme langue véhiculaire dans la ville ? Nous échangerons ici autour du partage des codes oraux au sein d’un territoire, au présent mais également au futur, et autour des puissances potentiellement transformatrices de ce partage sur le plan tant collectif qu’individuel. Dirk Jacobs, quelle est, sociologiquement, la situation linguistique de Bruxelles, quels sont ses modèles de gouvernance et comment le cosmopolitisme de la ville se traduit-il institutionnellement ?
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Penser collectivement les hospitalités #ParOùOnPasse
Ninon et Clara, artistes et habitantes de La Petite Maison
Cet automne, Ninon et Clara ont décidé de se lancer dans un voyage à la rencontre des lieux d’accueil alternatifs émaillant le parcours des personnes exilées et de leurs habitant·es, pour penser avec ces personnes d’autres formes d’accueil, et surtout faire trace. Nous les suivrons dans ce projet, à travers des échanges, et puis en publiant leur carnet de route au fil de ce voyage dont elles nous expliquent ici la genèse et l’intention.
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Espace public : un territoire d’alliances à ouvrir
Ninon Mazeaud
Depuis un point de vue personnel de militante et d’artiste, Ninon Mazeaud, membre (entre autres) des collectifs Bezet La Monnaie Occupée et Artistes Actifs Béguinage, s’interroge sur ses territoires d’activité et de lutte, sa légitimité et son rapport à la notion ambiguë d’espace public. À partir d’une volonté de réappropriation de cet espace, la question se pose des alliances possibles et de leurs difficultés. Quelle place peut-on donner à celles et ceux pour qui l’espace public est un lieu de contrôle et de répression quand il est pour soi-même encore un lieu d’expression possible ?  Comment créer des continuums de luttes et de prises de puissances démocratiques à partir de nos territoires respectifs ?
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Appartenances : décoloniser la pensée
Questions à Ilke Adam, Gily Coene, Douna Bourabain, Bas van Heur, Lena Imeraj et Tuba Bircan
Migration, Equality & Racism, 44 Opinionsn est un ouvrage collectif et interdisciplinaire publié en anglais par des chercheurs et chercheuses de la Vrij Universiteit Brussel (VUB) qui associe des territoires de recherche différents. Il propose un kaléidoscope de positions et d’opinions informées sur les problématiques croisées des politiques migratoires, de l’égalité des chances et des racismes. Ce livre se veut un outil exigeant mais accessible, et si leurs réponses ne sont pas toujours faciles à entendre, il est intéressant de donner à voir comment ces universitaires bruxellois·es pensent la « lutte des territoires » (sols et pensées) et comment elle influence nos manières de les habiter et nos appartenances.
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Le gouvernement va-t-il laisser mourir les sans-papiers ?
Ces dix dernières années, les autorités ont multiplié les réformes restreignant les possibilités d’accès au séjour légal en Belgique. Elles ont ainsi généré et massifié la situation de non-droit dans laquelle plusieurs dizaines de milliers de personnes, rendues « sans papiers », se retrouvent piégées. Par un calcul électoraliste cynique, leurs vies sont mises en balance avec les conséquences politiques d’une décision qui permettrait pourtant de sortir de l’impasse.
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Ulitombolesha ? : Retour sur le processus de l’interview de réinstallation des RÉFUGIÉ·ES
Aurore Vermylen
Mon travail de thèse portait sur un programme de réinstallationn qui envoie des réfugié·es, vivant dans des camps au Burundi, vers des pays tiers occidentaux. Pour être réinstallé·es les réfugié·es passent la « fameuse » interview où il·elles doivent raconter leur parcours de vie traumatique. Celui-ci est inscrit dans un dossier, sur base duquel il·elles sont sélectionné·es ou non pour être réinstallé·es dans un pays tiers. C’est-à-dire qu’il·elles sont considéré·es comme étant réfugié·es selon les critères de Genève ou des pays qui vont les accueillir. Il me semble intéressant d’expliquer la perception des travailleur·ses humanitaires en parallèle de celle des réfugié·es avec lesquel·les j’ai travaillé – congolais·es ou banyamulenge (qui est une ethnie de rwandophones congolais·es particulièrement touchée par les conflits) – pour essayer de saisir certaines (in)compréhensions qu’il peut y avoir dans ce moment symbolique et charnière de l’interview.
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Faire de l’hospitalité un droit, pas seulement une faveur 
Entretien avec Michel Agier
Le 11 octobre, Michel Agier était de passage à Bruxelles à l’invitation de Culture & Démocratie. Pour l’anthropologue français, les nouvelles formes d’accueil des migrant·es par les citoyen·nes renouent avec l’hospitalité privée, cette pratique sociale qui traverse toutes les cultures, mais elles sont aussi un acte militant contre des États qui ont abandonné l’hospitalité publique pour une politique de contrôle migratoire.
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Ulysse poursuit son périple
Mark Vanderveken
Une enrichissante manière de questionner et surtout de partager les multiples façons « d’habiter », d’avoir en commun un espace à proposer, que ce soit de façon accueillante ou violente, conflictuelle ou apaisée, de déchiffrer nos « être ensemble », les questions et les regards de chacun·e sur nos vécus pour pouvoir cohabiter. Mais ni à partir de rien, ni d’une question théorique. Comment se présentent les hospitalités dans un contexte forcé ? Le livre de l’hospitalitén a beau compter 2 036 pages, il nous faudra en rajouter quelques-unes, poursuivre avec inventivité le développement de notre humanité. Confronter et préciser nos valeurs, convaincre avec créativité, organiser et appliquer le partage, car il convient en bout de course de trouver place à chacun·e.
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Privée, publique, cosmopolitique : trois leçons sur l’hospitalité
Michel Agier
Mon propos fera écho aux deux tables rondes précédentes, en particulier sur l’importance de la mobilisation autour du mot « hospitalité ». J’évoquerai trois dimensions de l’hospitalité : privée, publique et cosmopolitique. J’aimerais aussi, en conclusion, défendre le passage d’un devoir d’hospitalité – si souvent proclamé et beaucoup trop consensuel en apparence pour être vraiment efficace –, à un droit à l’hospitalité, voire un droit de l’hospitalité, selon les propositions d’Étienne Balibar ; et voir ce que ce passage de la faveur au droit pourrait changer parmi nous et pour les migrant·es. Ce droit réintroduirait les migrant·es eux·elles-mêmes dans la réflexion – alors qu’en parlant d’hospitalité nous parlons plutôt de nous-mêmes – et cela donnerait à l’hospitalité une dimension peut-être plus directement politique, posant finalement la question des nouveaux cadres de la citoyenneté, de ses cadres cosmopolitiques en particulier.
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Les réfugié·es se cachent du monde
Basel Adoum
J’écris d’une expérience personnelle, pas d’une autobiographie. J’observe. L’écrivain est une personne dotée d’une capacité de décodage et de recodage de la réalité. Je m’adresse aux écarts dans les chemins et les politiques d’intégration et présente la réalité par un moyen alternatif. J’écris une fiction très claire ; j’écris ce que je crois, que les réfugié·es se cachent du monde dans leur cœur afin de rapprocher les autres de nous.
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Une crise de l’accueil
Alessandro Mazzola
Dans l’ouvrage collectif The Refugee Reception Crisis in Europe. Polarized Opinions and Mobilizationsn, récemment paru aux éditions de l’Université de Bruxelles, nous avons préféré parler de « crise de l’accueil » plutôt que de « crise migratoire » ou « crise des réfugié·es ». Ces derniers termes sont fréquemment utilisés dans la rhétorique politique et constituent des paradigmes rarement questionnés ou critiqués également dans la recherche scientifique, à quelques exceptions près.
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Les migrant·es « chez soi »
Edgar Szoc
Le livre d’Isabelle Coutant s’intitule Les migrants en bas de chez soi. Le travail de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugié·es ce serait plutôt : « Les migrant·es chez soi ». C’est en cela que consiste essentiellement l’expérience d’hébergement à domicile qu’elle organise.
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Avant-propos (suite)
Maryline le Corre
Le champ des migrations est un des axes de travail de Culture & Démocratie depuis maintenant plusieurs années. Dès 2016, alors que l’Europe vit ce qui sera souvent appelé « la crise migratoire », que l’on voit apparaitre des camps de fortune à Paris, Calais ou encore au parc Maximilien à Bruxelles, Culture & Démocratie s’associe à la revue française L’insatiable (héritière de Cassandre/Horschamp) pour créer une publication culturelle sur l’Europe et les migrations, dénommée Archipels. Cette initiative éditoriale entend créer un espace francophone d’exploration des nouvelles configurations de l’art et de la culture comme levier démocratique, mais aussi comme principe actif et structurant de la vie en commun, dans le contexte des migrations. Alors que la migration est trop souvent médiatiquement abordée de façon mortifère, où la peur prend le dessus sur la solidarité et la fraternité dont partout l’humain est capable, il nous semblait nécessaire de tenter de modifier les représentations. Dans ce premier numéro d’Archipels, la journaliste Valérie de Saint-Do abordait déjà la notion d’encampement du monde au travers d’un entretien avec Michel Agier, puis au fil de son article « Depuis le camp, repenser la ville ». La « crise de l’accueil » entretenue par les États, qui organisent l’invisibilisation des demandeur·ses d’asile en ne leur offrant pas même l’hospitalité la plus élémentaire, et dont parle Alessandro Mazzola dans les pages de ce Cahier (p. 31), y était déjà abordée.
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Représentation de l’exil et assignation
Hamedine Kane
Je m’appelle Hamedine Kane, je suis artiste, réalisateur et je fais des installations vidéos. Je suis en Belgique depuis dix ans. Quand je suis arrivé en Belgique, je me suis d’abord retrouvé au centre d’accueil d’Yvoir dans le namurois, dans le cadre de ma procédure de demande d’asile. J’y ai vécu quelques années avant de venir m’installer à Bruxelles. Ce sont les rencontres que j’ai faites ici qui m’ont amené à me confronter à certaines pratiques artistiques, au cinéma puis aux arts plastiques.
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Une approche perspectiviste du camp
Entretien avec Aurore Vermylen
Aurore Vermylen est anthropologue. Son travail consiste, à travers des immersions dans des camps africains et en particulier auprès des réfugié·es congolais·es au Burundi et au Kenya, à remettre en perspective les visions de ce qu’est un camp et un·e réfugié·e. Elle est en train de finir une monographie sur les questions liées aux camps de refugié·es et aux crises politiques dans la région des Grands lacs en Afriquen. En s’appuyant sur ses observations de terrain, elle donne ici des éléments de réflexion autour de la question des représentations des différent·es acteur·rices du camp de réfugié·es.
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Les camps, une gestion des réfugié·es qui questionne
Entretien avec Alice Corbet
Chercheuse au CNRS, membre du laboratoire Les Afriques dans le Monde de Sciences Po Bordeaux, l’anthropologue Alice Corbet a mené des recherches sur l’humanitaire et les camps de déplacé·es. À l’occasion de ce focus, l’équipe de Culture & Démocratie s’est jointe à un long entretien organisé avec le NIMIS groupe, dont ce texte représente une petite partie. La chercheuse le rappelle : qu’ils soient ou non organisés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et des ONG, les camps sont partout. Leur présence est révélatrice de la gestion politique des migrations à travers le monde. Comprendre leur fonctionnement permet de visibiliser les procédures de gestion, voire d’exclusion, des réfugié·es. Alice Corbet propose ici quelques clés de lecture.
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« On a gagné le campement » – Des formes de la halte aux régimes de négociation de la présence voyageuse
Un article de Gaëlla Loiseau
Que se passe-t-il lorsque des gens du voyage s’installent quelque part ? Comment sont-ils accueillis, perçus ? Dans la logique du campement – ou de l’encampement –, qu’est-ce qui se joue, se négocie dans ces formes de haltes ? En s’appuyant sur son important travail sur la question, Gaëlla Loiseau propose d’abord un décodage du campement voyageur et montre ensuite les enjeux de contrôle qui se nouent dans ces contextes. Pour la sociologue, faire halte, c’est avant tout « gagner de l’espace de vie dans un contexte d’incertitude ».
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La tentation de l’encampement
Entretien avec Michel Agier
Propos recueillis par Valérie de St-Do, journaliste et autrice   Ethnologue et anthropologue, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Michel Agier est un chercheur engagé. Observateur de longue date des déplacements de population et des conditions de regroupements des réfugié·es et exilé·es, il est l’auteur de multiples ouvrages sur ce qu’il désigne comme les marges de la mondialisation. Partisan de l’ouverture des frontières, il était conseiller scientifique de l’exposition Habiter le campement présentée à l’été 2015 à la Cité de l’architecture de Chaillot à Paris. Ce texte a été initialement publié dans la revue Archipels en 2016. Vu l’importance des travaux de Michel Agier autour des camps, il nous a semblé intéressant de remettre à l’honneur cet entretien, dans lequel il aborde la question de l’accueil, des frontières, mais aussi la notion d’encampement.
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Du camp à la ville
Un article de Nimetulla Parlaku
« Quand un camp devient-il une agglomération ? Quand un quartier redevient-il un camp ? » De Haïti à l’ex-Yougoslavie en passant par le Moyen-Orient et même Grande-Synthe en France, Nimetulla Parlaku convoque une multitude d’exemples de communautés humaines confrontées à un pouvoir politique, qui interrogent notre rapport au territoire, au mouvement et à la ville.
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Anse-à-Pitres : du camp au peuplement
Entretien avec Pierre Michel Jean et Valérie Baeriswyl
Kolektif 2 Dimansyon est un collectif de photographes et journalistes créé en 2014 et basé en Haïti. Il publie le premier numéro de sa revue – Fotopaklè en 2017. Y sont présentés divers travaux photographiques autour de la thématique commune de la/des frontière(s). Ces travaux ont été menés alors que des milliers d’Haïtien·nes et de Dominicain·es d’origine haïtienne étaient sommé·es de quitter le territoire dominicain, suite à une décision de la cours constitutionnelle dominicaine. À différents endroits de la frontière partageant l’ile de Quisqueya en deux pays, côté haïtien, des campements se sont établis. Le collectif s’est rendu dans quelques-uns de ceux-ci pour faire des images des tentes et de leurs habitant·es, pour témoigner de la vie qui y reprend cours. Nous avons interrogé Valérie Baeriswyln et Pierre Michel Jeann, membres du collectif, pour mieux comprendre les raisons de cet exil forcé et les entendre sur la manière dont il et elle ont approché ces camps et celles et ceux qui y vivent… Pour illustrer ce que l’anthropologue Alice Corbet évoque lorsqu’elle parle d’un passage d’une logique de camp à une logique de peuplement.
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Camps de réfugié·es : un instrument dans une politique globale de contrôle des migrations
Entretien avec Clara Lecadet
Clara Lecadet est spécialiste des politiques migratoires. En revenant ici sur le contexte de création du UNHCR après la Seconde Guerre mondiale et l’émergence du camp comme solution d’accueil temporaire pour les populations déplacées, elle montre comment ces lieux – qu’ils se nomment camps, hotspots ou encore centres de rétention administrative – font en réalité partie d’un dispositif global de surveillance et de contrôle des mobilités. S’appuyant notamment sur son travail sur l’organisation politique des réfugié·es et des expulsé·es, elle fait apparaitre les rapports de force inégalitaires en jeu dans ce dispositif, entre pays du Nord et pays du Sud, mais aussi dans l’interaction complexe entre le UNHCR, les pays d’accueil et les réfugié·es.
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Le business des camps
Un article de Thibault Scohier
Les camps sont-ils un marché ? Oui, indéniablement. Privatisation croissante de la gestion, concurrence entre sociétés, business des nouvelles technologies, tests de nouveaux produits par des entreprises privées : les camps et leurs habitant·es génèrent indéniablement des profits, et les plus grands bénéficiaires ne sont pas toujours celles et ceux que l’on croit. Thibault Scohier propose ici un tour d’horizon de ce « business » juteux qu’est le « système camp ».
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Le camp comme paradis – Prototype de la technocratie industrielle
Un article de Roland de Bodt
Dans l’imaginaire collectif, les camps de concentration nazis sont souvent perçus comme le résultat de « l’initiative infernale d’un [seul] esprit délirant et cruel ». Mais pour Roland de Bodt, il faut revoir cette représentation. Convoquant la pièce L’Instruction de Peter Weiss, basée sur les comptes-rendus de procès de responsables d’Auschwitz, il fait apparaitre l’autre visage de ces lieux : celui d’une exploitation et d’une expérimentation industrielles débridées mais réfléchies, qui en font le prototype de la société industrielle à venir – une « société-camp » où les êtres humains s’encampent désormais de manière volontairen.
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