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Collect Call | Récolte d’avis de paroles d’écrits en monde pénitentiaire
Quelle place pour l’art et la culture en détention ? Depuis plus de 12 ans, Culture & Démocratie, sa Commission Prison et le Réseau Art et Prison organisent ponctuellement des Journées Interactives centrées sur une pratique artistique, étendant la réflexion à la question de la place de l’art et de l’accès à la culture en milieu carcéral. Ces journées ont pour principale intention d’offrir un espace de rencontre aux artistes, opérateurs culturels et pénitentiaires, aux pouvoirs publics impliqués. Les objectifs plus larges visent à contribuer si et tant que faire se peut à une meilleure implantation des pratiques artistiques et culturelles en milieu carcéral. ​À l’invitation de Baptiste De Reymaker, coordinateur de Culture & Démocratie, Valérie Vanhoutvinck propose à Bibiana Vila Giménez d’ensemble retrouver le terrain, les humains et de tenter de les faire parler dire écrire. Elles promettent de récolter une massive matière brute qu’il conviendra d’analyser en d’autres temps voire même en d’autres lieux.
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Les expériences artistiques en prison : des rituels pour (re)créer du commun ?
Alexia Stathopoulos
Les personnes incarcérées sont soumises de façon continue aux règles de socialisation de l’institution carcérale. Celles-ci, souvent basées sur des relations de dominations, participent à la violence de l’institution. Pour Alexia Stathopoulos si les interventions artistiques en prison n’échappent jamais complètement à l’ordre établi, elles parviennent à l’ébranler et ouvrent des brèches. Les rituels développés dans ces ateliers – socialisation, savoir-faire, créativité… – permettent de (re)construire du commun et de la subversion dans un cadre particulièrement coercitif.
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Cachot
Latifa
Le monde pénitentiaire, et par extension le monde carcéral, est une forme d’impensé au sein de nos démocraties. Pourtant, il est non seulement en porte-à-faux vis-à-vis de l’idéal qui caractérise les sociétés libérales, la liberté par la liberté de mouvement, et il est en plus l’élément pivot de la régulation de la violence sociale. Monde forclos, fantasmé, à l’abri des regards, source en retour d’une très grande violence sociale, physique et mentale. Le Genepi Belgique est une association qui a pour conviction de décloisonner le monde carcéral, de le rendre de plus en plus poreux afin que la société civile puisse non seulement voir et comprendre ce qui s’y passe mais aussi pour que nous puissions apprendre, depuis cet univers somme toute assez expérimental en termes d’organisation des hommes et des femmes, sur ce qui souvent se diffuse dans la société civile. C’est ainsi qu’est né le journal La Brèche, dans une optique de diffusion et de transmission matérielle de savoirs, de pratiques, témoignages et analyses d’un côté comme de l’autre des murs des prisons − ou des barrières invisibles des nouveaux dispositifs du pénal (bracelets, etc.). La Brèche n’entend pas démêler le vrai du faux mais plutôt démultiplier les perspectives de ceux et celles qui, d’une manière ou d’une autre, sont pris·es et affecté·es par l’enfermement (chercheur·ses, familles, détenu·es, travailleur·ses…). En mars 2020, alors que le confinement venait d’être décrété, une telle transmission est apparue plus que jamais comme une nécessité. La population du « dehors » faisait l’expérience inédite en démocratie libérale d’un confinement de plusieurs mois. Les analogies avec la situation carcérale fleurissaient alors que le confinement venait justement redoubler l’enfermement pénitentiaire (conditions sanitaires, absence de visites, etc.). C’est dans ce contexte que La Brèche a décidé de composer un numéro sur la spatialité carcérale, rappelant que si la peine est une temporalité, elle est avant tout une réorganisation spatiale : une cellule de béton de 9m2, un monde plat, sans aspérités. Des lieux qu’on replie dans l’invivable de celles et ceux que la société considère « invivables ». Mais − et c’est là où se relève le problème le plus essentiel peut-être − ce monde invivable, des gens y vivent pourtant. Que dire de toutes ces voix et ces vies qui y insistent, résistent, attendent, se font et se défont malgré tout ? Le poème de Latifa, extrait de ce numéro de La Brèche (poème initialement paru dans Paroles détenues, un fascicule publié en 2017 par l’asbl Barricade), décrit leurs territoires, leur dureté mais aussi dans l’expérience de la trace elle-même, une infime lucarne vers l’extérieur, pour l’extérieur.
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Quand les voix font le mur
Evelyne Dal
La Belgique compte sur son territoire cinq centres fermés pour étrangers : le Caricole, le 127bis, les centres de Merksplas, Bruges et Vottem. À cela s’ajoutent les maisons de retour, les centres ouverts, les zones de transit dans les différents aéroports etc., qui participent au contrôle des migrant(e)s et à leur enfermement. Getting the Voice Out est un site Internet qui entend faire sortir la voix de ces enfermé(e)s en relayant leurs témoignages sur leurs conditions d’enfermement et d’expulsion. Il témoigne aussi des résistances qu’ils et elles mènent dans ces prisons. À l’origine de cette initiative, Evelyne Dal nous a accueillis chez elle pour un entretien.
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bruxelles  
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