Dans le cadre de notre collaboration au dernier numéro hors-série de nos complices de la revue Papier Machine, « Dire mot », nous proposerons un arpentage de notre hors-série « Chez-soi ? ».
C’est quoi un arpentage ?
L’arpentage est une méthode d’éducation populaire inventée au XIXe siècle par des collectifs ouvriers. Elle permet de réaliser une lecture collective d’un ouvrage, de se l’approprier, de partager son ressenti, confronter son interprétation, et produire une analyse critique. Le livre est divisé entre l’ensemble des participant·es, chacun·e lit sa partie, puis la restitue au groupe dans l’ordre de l’ouvrage.
Une session d’arpentage est structurée autour des questions suivantes :
Qu’est-ce qui t’as marqué dans cette lecture ?
Avec quoi résonne le passage que tu as lu ?
Avec quoi as-tu envie de repartir de cet arpentage ?
Nous arpenterons…
Notre hors-série de 2020 « Chez-soi ? » qui se penche sur les questions migratoires et sur les liens qu’elles entretiennent avec le champ culturel et artistique. Une société démocratique est en effet une société en mouvement et ouverte. Face à un repli identitaire et à une fermeture de l’espace démocratique par l’édification de plus en plus matérielle de frontières, il s’avère indispensable d’interroger une thématique ou l’on parle souvent à la place des « autres », « pour les autres ». Cette lecture sera aussi l’occasion d’interroger les fondements de l’éducation permanente, ses limites peut-être, contradictions surement.
« Je veux rentrer chez moi. » Est-ce pour dire « je voudrais retrouver ce qui faisait mon quotidien, mon ordinaire » ? Est-ce pour dire « je veux vivre ce quotidien d’aujourd’hui, dans ce lieu d’où je suis parti·e » ? Rentre-t-on chez soi en regardant par-dessus son épaule ? Ou bien encore dit-on « je rentre chez moi » comme l’on crée, comme l’on prend le bois d’où qu’il vienne pour en faire foyer ?
Extrait de l’édito de « Chez soi ? » par Corinne Luxembourg
L’article « Gaza, de l’enclave au continent » de Ziad Medoukh, professeur de français et chercheur en sciences du langage, à l’université Al-Aqsa de Gaza est de même au sommaire de ce numéro. Nous le republions en marge de notre tribune « Dire mot, pour un cessez-le-feu » dans laquelle nous questionnons comment dire mot sur cette situation en tant qu’association d’éducation permanente.
Un article sur l’arpentage…
Dans le cadre de notre collaboration avec la revue Papier Machine, Pierre Hemptinne, membre de Culture & Démocratie propose l’article « Arpenter le pensé et l’impensé ».
Pierre Hemptinne se voit avant tout comme lecteur et écrivant, cycliste et jardinier. Depuis quarante ans, il développe une pratique et une réflexion sur la médiation culturelle – ce qui est peut-être lié, va savoir. État du monde oblige, il s’intéresse aujourd’hui aux indispensables changements de modèles culturels face à la crise climatique. Qui peut dire, qui peut parler ? Ici, il a choisi d’éclairer la manière dont la langue formate nos rapports aux semblables et aux différents en croisant les réflexions de Michael Lucken, professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales en France (Inalco) et les pratiques d’arpentage de l’éducation populaire qu’évoque l’autrice Anne-Lise Cydzik de l’association belge Présence Action Culturelle.
Informations pratiques
► Vendredi 1er décembre 2023
► Cinéma Nova rue d’Arenberg 3, 1000 Bruxelles
► 18h00 Arpentage suivi à 20h00 de la projection de Karaoké Domestique d’Inès Rabadán et de lectures de Pierrine Le Querrec et Milady Renoir
► Entrée libre, sans inscription
► Tout le programme des 10 ans de Papier Machine